Définition biche
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Citations
Synonymes
Définition
Biche (Nom commun)
[biʃ] / Féminin (équivalent masculin: cerf)
- Espèce de mammifère ruminant dont le mâle porte sur la tête des cornes ramifiées appelées « bois ».
- Femelle du cerf.
- (Affectueux, condescendant) Chérie.
Informations complémentaires
Le mot biche évoque aussitôt une silhouette gracile, une élégance presque timide, une présence discrète dans les clairières. Animal emblématique des forêts d’Europe, la biche est la femelle du cerf, ce qui, d’un point de vue zoologique, la rattache aux cervidés. Mais ce terme ne se limite pas à sa seule valeur biologique. Il charrie des images, des symboles, des usages variés, allant de la poésie à l’argot, du conte de fées aux surnoms amoureux. Il faut dire qu’il y a dans la biche quelque chose de troublant : à la fois farouche et familière.
L’animal en lui-même se distingue par son agilité, son ouïe développée, sa capacité à disparaître en un éclair. On peut supposer que c’est cette finesse d’allure, cette façon de glisser plus que de marcher, qui a forgé l’admiration des hommes. On la retrouve dans la littérature comme métaphore de la femme insaisissable, dans les peintures romantiques du XIXe siècle, ou encore dans les scènes figées des tapisseries médiévales. La biche a toujours été un sujet que l’on regarde, rarement un acteur principal, comme si elle appartenait davantage au décor enchanté qu’à la scène du monde.
Il arrive que le mot biche devienne un diminutif tendre, un sobriquet affectueux, parfois désuet, utilisé dans l’intimité. “Ma biche”, disait-on encore il y a quelques décennies, avec ce mélange de douceur et de légèreté. L’usage s’est raréfié, sans disparaître totalement. Dans certaines chansons ou certains milieux, il fait son retour, volontairement vintage ou naïf. Il n’est pas rare de croiser ce mot dans les dialogues de films français des années 60, signe d’une époque plus insouciante, ou du moins qui se rêvait ainsi.
Mais la biche n’est pas qu’un objet d’admiration. Elle vit, se déplace, veille sur ses faons. Elle incarne aussi la vigilance. On la voit souvent dressée, les oreilles pointées, prête à détaler au moindre craquement. Sa méfiance n’est pas de la peur, mais une intelligence du danger. Certains diront qu’elle incarne une forme de sagesse instinctive, une conscience aiguë du territoire. Et puis, il y a ce regard – ce fameux regard de biche – que tant de poètes ont cherché à traduire sans jamais vraiment l’atteindre.
D’un point de vue linguistique, le mot biche s’est également décliné dans le registre argotique. Dans certaines expressions populaires, il désigne une femme séduisante, parfois un peu précieuse, souvent idéalisée. L’usage peut être ambigu. Il y a, dans cette réduction animale, une forme d’objectivation. Mais il y a aussi une sorte de respect implicite, comme si cette beauté “naturelle” échappait au commun. On notera au passage que l’inverse est rare : on parle moins volontiers d’un homme en le comparant à un animal aussi gracieux.
La biche, c’est aussi le gibier. Et ce n’est pas anodin. Dans les traditions de chasse, elle représente une prise noble, rare, que l’on n’abat pas à la légère. Cette tension entre beauté et danger, admiration et domination, traverse toute l’imagerie qu’on associe au mot. On peut y lire une métaphore de la fragilité : ce qui attire est aussi ce qui peut être blessé. Peut-être est-ce pour cela que la biche apparaît dans tant de récits initiatiques, comme figure d’éveil, ou de perte.
On oublie parfois que la biche n’est pas un personnage solitaire. Elle vit en harde, suit des trajectoires précises, élève ses petits avec une rigueur silencieuse. Elle n’est pas moins puissante que le cerf, juste moins spectaculaire. On projette sur elle une douceur qu’elle ne revendique pas. Ce que l’on prend pour de la soumission n’est parfois qu’un autre langage. Moins frontal, plus intérieur. Comme un murmure dans la forêt qu’on n’entend que si l’on sait écouter.
Et puis, il y a les biches des livres pour enfants, des films d’animation, des peluches. Celles qui n’ont jamais fui un fusil ni brouté un brin d’herbe réel. Elles vivent dans un autre monde. Un monde fabriqué par nos récits, nos besoins de douceur, de beauté intacte. Le mot biche, dans ce cas, devient presque une illusion. Mais une illusion précieuse. C’est peut-être là sa vraie nature : un trait d’union entre l’animal et l’imaginaire, entre le vivant et l’idéal.
Exemple(s) d'utilisation
- (Citation - Jean de La Fontaine)La biche fuit le danger, mais son élégance demeure.
- (Citation - Victor Hugo)La nature a fait de la biche une danseuse des bois.
- (Proverbe Amérindien)Suis la trace de la biche et tu trouveras le chemin du silence.

