Définition personne



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Citations Synonymes Définition
Personne (Nom commun)
[pɛʁ.sɔn] / Féminin
  • Être humain considéré en tant qu’individu.
  • (Grammaire) Rôle que tient la personne ou la chose en cause dans l’acte d’énonciation :
  • Précédé d’un adjectif possessif, se dit de la vie, du corps, du physique de celui qui parle, à qui l’on parle, ou dont on parle.
  • Personnage.
  • Il se dit, dans certaines locutions, des femmes seulement.
  • Il se dit quelquefois d’un homme ou d’une femme, considérés en eux-mêmes.
  • Sert, dans certaines expressions, à donner plus de force, d’ampleur, de solennité à ce que l’on dit.
  • (Droit)
  • (Religion) Être divin, dans la théologie chrétienne..
Personne (Pronom indéfini)
[pɛʁ.sɔn] / Masculin singulier invariable
  • (Littéraire) Quelqu’un.
  • Nul ; quiconque ; qui que ce soit. — Note : Il est alors accompagné d’une négation
Informations complémentaires

Le mot personne est l’un des plus ambigus, fascinants et complexes de la langue française. À la fois neutre et chargé, visible et invisible, il circule dans les phrases avec une liberté qui dérange parfois la logique. Il peut désigner un être humain – "une personne gentille" – ou signifier l’absence totale – "il n’y avait personne". Une seule lettre qui change le monde, une majuscule qui humanise, une négation qui efface. Peu de mots portent en eux autant de paradoxes.

On peut supposer que cette richesse sémantique vient de son origine latine : persona, qui désignait d’abord le masque de théâtre, puis le rôle, puis l’individu. Le mot, à son origine, ne désignait pas un être en soi, mais une fonction, une façade, un personnage. Ce glissement est vertigineux : de l’apparence à l’identité. La personne, c’est d’abord celle qu’on voit, qu’on nomme, qu’on joue. Et peut-être que cette idée subsiste encore aujourd’hui, dans la manière dont on dit parfois "c’est une belle personne", comme si on distinguait encore le rôle de l’être.

Il arrive qu’on utilise personne pour éviter de dire homme ou femme. Le mot devient alors un refuge, une neutralité polie, un respect implicite. "Toute personne entrant dans ce lieu..." ou "chaque personne a droit à..." Le langage administratif l’adore, justement pour cela : il efface les différences, il généralise sans heurter. Mais dans cette neutralité, certains diront qu’il y a aussi une froideur. La personne devient une entité abstraite, presque désincarnée. Plus un nom qu’un visage.

Dans le langage courant, le mot flotte entre familiarité et distance. "C’est une drôle de personne", "j’ai croisé une personne étrange", "j’ai besoin d’une personne de confiance." Il n’est ni affectueux, ni impersonnel. Il dit quelqu’un sans le dire vraiment. Il marque une présence humaine, mais sans donner les contours. Et c’est ce flou qui le rend utile. Il permet d’évoquer, de suggérer, de préserver une forme de pudeur. On parle de la personne plutôt que de l’individu, comme pour adoucir les angles.

Certains usages du mot personne sont même dramatiques. Quand on dit "je ne suis personne", il ne s’agit pas d’une absence réelle, mais d’un effacement symbolique, d’un refus d’exister aux yeux des autres. La personne devient alors un vide, une souffrance, un manque de reconnaissance. À l’inverse, dire "je suis une personne" peut être un acte de réaffirmation, de dignité. Comme si, dans ce mot si simple, se jouait une part essentielle de ce qui fait l’humain.

On retrouve aussi personne dans les débats juridiques, philosophiques, éthiques. Qu’est-ce qu’une personne ? À partir de quand devient-on personne au regard du droit, de la morale, de la société ? Une personne morale n’a ni corps ni souffle, mais elle agit, possède, signe, attaque en justice. Le mot dépasse donc largement la biologie. Il devient statut, responsabilité, fiction légale. Ce qu’on appelle personne peut être un enfant, une société, une idée incarnée. Le mot, décidément, contient tout et son contraire.

Il faut aussi noter le trouble que peut semer le mot dans certaines tournures. "Personne n’est venu", "je n’ai vu personne", "ce n’est la faute de personne." Ces phrases, bien qu’elles parlent de néant, résonnent étrangement humain. La négation devient sujet. Ce personne-là n’a pas de visage, mais il fait exister une absence. Il structure le vide. Et cela dit peut-être quelque chose de profond sur notre langue : même le rien prend forme humaine.

Au fond, personne est un mot essentiel, presque magique. Il nomme, il efface, il rassemble. Il désigne ce qu’il y a de plus intime – un être, une vie, un regard – et ce qu’il y a de plus abstrait – une catégorie, une fonction, une absence. Il peut tout contenir, ou ne rien dire. Et c’est cette tension permanente, entre chair et concept, qui le rend si puissant. On croit le connaître, mais il échappe toujours un peu. Parce que personne, vraiment, ne se laisse définir aussi facilement.


Personnes joyeuses
Exemple(s) d'utilisation

  • (Proverbe français)
    Personne n’est indispensable.

  • (Citation - Honoré de Balzac)
    Toute personne qui pense fortement fait scandale.

  • (Citation - Grégoire Lacroix)
    Qu’une personne vous manque est moins grave que de ne manquer à personne.