Informations complémentaires
Le mot apostrophe a cette sonorité vive, presque claquante, qui semble déjà dire ce qu’il fait. On l’imagine surgir dans une phrase comme un petit choc, une interruption, une adresse soudaine. Il y a quelque chose de direct, parfois de brutal, dans le simple fait d’apostropher. Le mot semble toujours en mouvement, tendu vers l’autre, vers une réaction.
On connaît bien sûr l’apostrophe comme signe typographique, ce petit crochet suspendu qu’on glisse dans les mots pour signaler une élision. Il marque l’endroit où une lettre s’efface, pour des raisons de rythme ou d’euphonie. Dans “l’arbre”, il remplace le “e” de “le”. Ce n’est pas grand-chose, et pourtant c’est essentiel. Sans lui, la langue trébuche. Il agit comme une couture invisible, discrète mais indispensable.
Mais l’apostrophe, c’est aussi, et peut-être d’abord, une figure de style. Dans la rhétorique classique, c’est l’art de s’adresser à quelqu’un ou quelque chose qui n’est pas là. Un dieu, un absent, une idée. “Ô rage, ô désespoir !” en est un exemple célèbre. On parle à l’invisible, on fait comme si. C’est une façon de dramatiser le propos, de créer une tension dans le discours. Une parole tendue vers le vide.
Dans le langage courant, apostropher a pris une tournure plus brute. On apostrophe quelqu’un dans la rue, souvent de façon abrupte, parfois agressive. Il y a l’idée d’interpellation soudaine, inattendue, qui trouble le cours des choses. On n’apostrophe pas en chuchotant. Le mot suppose un élan, une volonté de faire entendre quelque chose, quitte à bousculer. Il y a du théâtre là-dedans, ou au moins un peu de mise en scène.
Ce glissement entre la ponctuation, la figure littéraire et l’acte verbal est fascinant. Peu de mots couvrent à la fois la grammaire, la poésie et le conflit. L’apostrophe, c’est le point de contact entre le silence et la voix, entre ce qui manque et ce qui surgit. Il arrive que le mot soit pris à la légère, ou oublié, mais il est partout dans la langue, dans les livres comme dans la rue.
Certains diront que l’apostrophe, au fond, symbolise une tension permanente dans le langage. Une volonté d’être précis, mais aussi d’être entendu. Elle coupe et relie à la fois. Elle retire une lettre, mais permet une phrase plus fluide. Elle interrompt le cours d’un discours, mais donne une forme plus expressive. C’est une ponctuation du manque, et en même temps, une ponctuation de l’adresse.
On pourrait presque dire que l’apostrophe est une sorte d’éclat linguistique. Une façon de créer un relief, un pli dans la ligne droite du discours. Ce n’est pas une ponctuation douce. Elle ne caresse pas. Elle tranche, elle surprend. Et même quand elle est muette, elle indique un vide qui parle. Il faut la lire entre les lignes, ou dans l’élan d’une voix qui appelle.
La typographie, d’ailleurs, ne l’a pas toujours traitée avec soin. Il suffit d’ouvrir un traitement de texte mal réglé pour voir des apostrophes droites, mécaniques, sans finesse. Les typographes les plus attentifs vous diront qu’une apostrophe doit être courbe, orientée, délicate. Il y a là tout un art, un détail qui fait la différence entre un mot plat et un mot vivant.
On remarque aussi que le mot s’est raréfié dans certains contextes. Dans les écoles, peu d’élèves savent encore nommer correctement ce signe. On le confond parfois avec l’accent, ou avec une simple erreur de frappe. Et pourtant, il joue un rôle fondamental. Il relie, il structure, il allège. Il est la mémoire d’une lettre disparue, mais toujours présente par son absence.
Alors, quand on parle d’apostrophe, on ne parle pas seulement d’un signe, ni même d’un cri. On parle d’un point d’ancrage dans la langue, d’un petit geste discret mais chargé de sens. Il dit qu’il y a quelqu’un en face, ou du moins qu’on le souhaite. Il dit aussi que le silence n’est jamais complet. Il y a toujours, quelque part, une voix prête à surgir.
Cette page rassemble une définition claire du mot apostrophe,
ses principaux sens en français moderne et, lorsque c’est pertinent, des synonymes,
contraires, exemples d’emploi et liens utiles. Le-Dictionnaire.com propose un
dictionnaire généraliste, adapté à un usage quotidien : élèves, étudiants,
rédacteurs, professionnels ou simples curieux.
Apostrophe (Nom commun)
[a.pɔs.tʁɔf] / Féminin
- Interpellation vive, ou surtout d’un trait mortifiant adressé à quelqu’un.
- (Typographie) Signe de ponctuation, en forme de virgule, qui indique l’élision d’une voyelle.
- (Rhétorique) Figure de style par laquelle un orateur interpelle brusquement soit des personnages morts, des vivants absents ou présents, soit même des choses qu’il personnifie.
- (Grammaire) Mot mis en apostrophe s’applique au mot, nom propre ou nom commun, qui désigne l’être à qui l’on s’adresse dans le discours.
- (Typographie) Lettre de l’alphabet de certaines langues, représentant le plus souvent le coup de glotte.
- (Informatique) Caractère Unicode ' (0x0027), utilisé sur ordinateur pour représenter plusieurs signe de ponctuation : le signe apostrophe, le signe ouvrant et celui fermant les guillemets, le signe ligne verticale, ou le signe prime ; ou pour représenter plusieurs lettre modificatrice : la lettre apostrophe, ou la lettre accent aigu.
Informations complémentaires
Le mot apostrophe a cette sonorité vive, presque claquante, qui semble déjà dire ce qu’il fait. On l’imagine surgir dans une phrase comme un petit choc, une interruption, une adresse soudaine. Il y a quelque chose de direct, parfois de brutal, dans le simple fait d’apostropher. Le mot semble toujours en mouvement, tendu vers l’autre, vers une réaction.
On connaît bien sûr l’apostrophe comme signe typographique, ce petit crochet suspendu qu’on glisse dans les mots pour signaler une élision. Il marque l’endroit où une lettre s’efface, pour des raisons de rythme ou d’euphonie. Dans “l’arbre”, il remplace le “e” de “le”. Ce n’est pas grand-chose, et pourtant c’est essentiel. Sans lui, la langue trébuche. Il agit comme une couture invisible, discrète mais indispensable.
Mais l’apostrophe, c’est aussi, et peut-être d’abord, une figure de style. Dans la rhétorique classique, c’est l’art de s’adresser à quelqu’un ou quelque chose qui n’est pas là. Un dieu, un absent, une idée. “Ô rage, ô désespoir !” en est un exemple célèbre. On parle à l’invisible, on fait comme si. C’est une façon de dramatiser le propos, de créer une tension dans le discours. Une parole tendue vers le vide.
Dans le langage courant, apostropher a pris une tournure plus brute. On apostrophe quelqu’un dans la rue, souvent de façon abrupte, parfois agressive. Il y a l’idée d’interpellation soudaine, inattendue, qui trouble le cours des choses. On n’apostrophe pas en chuchotant. Le mot suppose un élan, une volonté de faire entendre quelque chose, quitte à bousculer. Il y a du théâtre là-dedans, ou au moins un peu de mise en scène.
Ce glissement entre la ponctuation, la figure littéraire et l’acte verbal est fascinant. Peu de mots couvrent à la fois la grammaire, la poésie et le conflit. L’apostrophe, c’est le point de contact entre le silence et la voix, entre ce qui manque et ce qui surgit. Il arrive que le mot soit pris à la légère, ou oublié, mais il est partout dans la langue, dans les livres comme dans la rue.
Certains diront que l’apostrophe, au fond, symbolise une tension permanente dans le langage. Une volonté d’être précis, mais aussi d’être entendu. Elle coupe et relie à la fois. Elle retire une lettre, mais permet une phrase plus fluide. Elle interrompt le cours d’un discours, mais donne une forme plus expressive. C’est une ponctuation du manque, et en même temps, une ponctuation de l’adresse.
On pourrait presque dire que l’apostrophe est une sorte d’éclat linguistique. Une façon de créer un relief, un pli dans la ligne droite du discours. Ce n’est pas une ponctuation douce. Elle ne caresse pas. Elle tranche, elle surprend. Et même quand elle est muette, elle indique un vide qui parle. Il faut la lire entre les lignes, ou dans l’élan d’une voix qui appelle.
La typographie, d’ailleurs, ne l’a pas toujours traitée avec soin. Il suffit d’ouvrir un traitement de texte mal réglé pour voir des apostrophes droites, mécaniques, sans finesse. Les typographes les plus attentifs vous diront qu’une apostrophe doit être courbe, orientée, délicate. Il y a là tout un art, un détail qui fait la différence entre un mot plat et un mot vivant.
On remarque aussi que le mot s’est raréfié dans certains contextes. Dans les écoles, peu d’élèves savent encore nommer correctement ce signe. On le confond parfois avec l’accent, ou avec une simple erreur de frappe. Et pourtant, il joue un rôle fondamental. Il relie, il structure, il allège. Il est la mémoire d’une lettre disparue, mais toujours présente par son absence.
Alors, quand on parle d’apostrophe, on ne parle pas seulement d’un signe, ni même d’un cri. On parle d’un point d’ancrage dans la langue, d’un petit geste discret mais chargé de sens. Il dit qu’il y a quelqu’un en face, ou du moins qu’on le souhaite. Il dit aussi que le silence n’est jamais complet. Il y a toujours, quelque part, une voix prête à surgir.
Questions fréquentes
Quelle est la définition du mot « apostrophe » ?
La présente page rassemble les principaux sens du mot « apostrophe »,
organisés par nature grammaticale et accompagnés d’indications utiles (prononciation, genre, notes d’usage...).
Comment écrire correctement le mot « apostrophe » ?
Le-Dictionnaire.com rappelle l’orthographe correcte de « apostrophe ».
En cas de variantes ou de pièges fréquents, des précisions sont apportées dans les définitions ou les
informations complémentaires.
Le mot « apostrophe » est-il masculin ou féminin ?
Lorsque c’est pertinent, le genre grammatical (masculin, féminin, invariable, etc.) est indiqué en haut de la définition,
à côté de la prononciation. Cela aide à accorder correctement les mots dans vos phrases.