Informations complémentaires
Le mot cieux appartient à cette catégorie étrange de pluriels poétiques qu’on emploie sans toujours savoir pourquoi. Il est rare qu’on dise les cieux dans une conversation banale, mais il surgit dès qu’un souffle lyrique traverse une phrase. À lui seul, il transforme un simple ciel en domaine multiple, vaste, presque sacré. Il y a là quelque chose de surélevé, au propre comme au figuré. On ne regarde pas les cieux de la même manière que le ciel.
Ce pluriel n’est pas anodin. On pourrait penser qu’il ne fait que désigner plusieurs parties du ciel, ou plusieurs ciels selon les cultures, les époques, les religions. Mais il y a plus que cela. Les cieux, c’est aussi une manière de parler de l’au-delà, du divin, de l’inaccessible. Un ciel chargé de signification. Dans la Bible, dans le Coran, dans d’innombrables textes sacrés ou philosophiques, les cieux sont souvent le siège du pouvoir céleste, du mystère ou de l’ordre supérieur.
Certains diront que c’est un mot trop grand pour notre époque. Trop lyrique, trop solennel. Et pourtant, on continue de l’utiliser. Dans les discours officiels, dans les prières, dans la poésie. Les cieux s’ouvrent, les cieux grondent, les cieux observent. Le mot a gardé une sorte de solennité naturelle. Il élève la phrase, comme une manière discrète de rappeler que tout ne se passe pas seulement sur Terre.
On peut supposer que cette persistance est aussi culturelle. Dans l’histoire de la langue française, cieux a été longtemps utilisé dans des expressions figées. Voler vers les cieux, remercier les cieux, implorer les cieux. Et parce que ces tournures ont traversé les siècles, elles ont ancré le mot dans notre mémoire collective, même si l’usage courant l’a relégué derrière le singulier plus pratique.
Il arrive aussi que cieux soit employé presque par réflexe dans les arts : peinture, musique, littérature. Un écrivain parlera des cieux d’orage, un peintre tentera de capturer les cieux du soir. Là où ciel suffit à nommer, cieux ajoute un voile, un supplément d’âme, une suggestion de pluralité subtile. Ce n’est plus juste un fond bleu ou gris, c’est une toile mouvante, traversée de présences ou d’humeurs.
Et puis il y a cette étrangeté grammaticale : cieux ne vient pas de ciel au sens strict, mais d’une forme ancienne du latin caelum, qui a donné plusieurs variantes en français médiéval. Le pluriel cieux a coexisté avec ciels, ce dernier étant aujourd’hui réservé à des usages techniques ou artistiques (on parle des ciels de plafond, par exemple). Une survivance lexicale, comme souvent dans notre langue.
Ce genre de mot pose une question simple : pourquoi le garde-t-on ? Peut-être parce qu’il nous rappelle que la langue n’est pas qu’un outil. Elle est aussi un réservoir d’images, un théâtre de résonances. Le mot cieux, par sa rareté, sa sonorité douce et son parfum d’ancien, réactive un lien entre langage et élévation. Il fait lever les yeux, mais aussi l’esprit, un peu.
Alors oui, le mot est rare. Mais pas mort. Il continue de hanter les textes qui veulent dire plus qu’ils ne montrent. Et chaque fois qu’on l’emploie, ne serait-ce qu’une fois, il fait revenir quelque chose d’intemporel. Comme une prière muette, ou une promesse suspendue.
Cette page rassemble une définition claire du mot cieux,
ses principaux sens en français moderne et, lorsque c’est pertinent, des synonymes,
contraires, exemples d’emploi et liens utiles. Le-Dictionnaire.com propose un
dictionnaire généraliste, adapté à un usage quotidien : élèves, étudiants,
rédacteurs, professionnels ou simples curieux.
Cieux (Nom commun)
[sjø] / Masculin
- Pluriel de ciel, utilisé dans un sens singulier.
Informations complémentaires
Le mot cieux appartient à cette catégorie étrange de pluriels poétiques qu’on emploie sans toujours savoir pourquoi. Il est rare qu’on dise les cieux dans une conversation banale, mais il surgit dès qu’un souffle lyrique traverse une phrase. À lui seul, il transforme un simple ciel en domaine multiple, vaste, presque sacré. Il y a là quelque chose de surélevé, au propre comme au figuré. On ne regarde pas les cieux de la même manière que le ciel.
Ce pluriel n’est pas anodin. On pourrait penser qu’il ne fait que désigner plusieurs parties du ciel, ou plusieurs ciels selon les cultures, les époques, les religions. Mais il y a plus que cela. Les cieux, c’est aussi une manière de parler de l’au-delà, du divin, de l’inaccessible. Un ciel chargé de signification. Dans la Bible, dans le Coran, dans d’innombrables textes sacrés ou philosophiques, les cieux sont souvent le siège du pouvoir céleste, du mystère ou de l’ordre supérieur.
Certains diront que c’est un mot trop grand pour notre époque. Trop lyrique, trop solennel. Et pourtant, on continue de l’utiliser. Dans les discours officiels, dans les prières, dans la poésie. Les cieux s’ouvrent, les cieux grondent, les cieux observent. Le mot a gardé une sorte de solennité naturelle. Il élève la phrase, comme une manière discrète de rappeler que tout ne se passe pas seulement sur Terre.
On peut supposer que cette persistance est aussi culturelle. Dans l’histoire de la langue française, cieux a été longtemps utilisé dans des expressions figées. Voler vers les cieux, remercier les cieux, implorer les cieux. Et parce que ces tournures ont traversé les siècles, elles ont ancré le mot dans notre mémoire collective, même si l’usage courant l’a relégué derrière le singulier plus pratique.
Il arrive aussi que cieux soit employé presque par réflexe dans les arts : peinture, musique, littérature. Un écrivain parlera des cieux d’orage, un peintre tentera de capturer les cieux du soir. Là où ciel suffit à nommer, cieux ajoute un voile, un supplément d’âme, une suggestion de pluralité subtile. Ce n’est plus juste un fond bleu ou gris, c’est une toile mouvante, traversée de présences ou d’humeurs.
Et puis il y a cette étrangeté grammaticale : cieux ne vient pas de ciel au sens strict, mais d’une forme ancienne du latin caelum, qui a donné plusieurs variantes en français médiéval. Le pluriel cieux a coexisté avec ciels, ce dernier étant aujourd’hui réservé à des usages techniques ou artistiques (on parle des ciels de plafond, par exemple). Une survivance lexicale, comme souvent dans notre langue.
Ce genre de mot pose une question simple : pourquoi le garde-t-on ? Peut-être parce qu’il nous rappelle que la langue n’est pas qu’un outil. Elle est aussi un réservoir d’images, un théâtre de résonances. Le mot cieux, par sa rareté, sa sonorité douce et son parfum d’ancien, réactive un lien entre langage et élévation. Il fait lever les yeux, mais aussi l’esprit, un peu.
Alors oui, le mot est rare. Mais pas mort. Il continue de hanter les textes qui veulent dire plus qu’ils ne montrent. Et chaque fois qu’on l’emploie, ne serait-ce qu’une fois, il fait revenir quelque chose d’intemporel. Comme une prière muette, ou une promesse suspendue.
Questions fréquentes
Quelle est la définition du mot « cieux » ?
La présente page rassemble les principaux sens du mot « cieux »,
organisés par nature grammaticale et accompagnés d’indications utiles (prononciation, genre, notes d’usage...).
Comment écrire correctement le mot « cieux » ?
Le-Dictionnaire.com rappelle l’orthographe correcte de « cieux ».
En cas de variantes ou de pièges fréquents, des précisions sont apportées dans les définitions ou les
informations complémentaires.
Le mot « cieux » est-il masculin ou féminin ?
Lorsque c’est pertinent, le genre grammatical (masculin, féminin, invariable, etc.) est indiqué en haut de la définition,
à côté de la prononciation. Cela aide à accorder correctement les mots dans vos phrases.