Définition dragonne

Citations Synonymes Définition
Dragonne (Nom commun)
[dʁa.ɡɔn] / Féminin
  • (Escrime) Cordon ou galon d’or, d’argent, de laine, etc., qui est ordinairement terminé par un gland, et dont on garnit la poignée d’une épée ou d’un sabre.
  • Cordon en forme d’anneau fixé à certains objets pour éviter leur chute accidentelle.
  • (Spécialement) (Ski alpin) Lanière de bâton de ski.
Dragonne (Nom commun)
[dʁa.ɡɔn] / Féminin (équivalent masculin: dragon)
  • Dragon femelle.
  • Femme vive et acariâtre, dragon.
Informations complémentaires

Le mot dragonne semble presque trop élégant pour ce qu’il désigne. Pourtant, c’est bien ce petit lien, cette sangle discrète qu’on glisse autour du poignet pour ne pas faire tomber un objet. Un appareil photo, une canne, une raquette, parfois même une arme. Rien de spectaculaire, et pourtant indispensable dans bien des cas. Une dragonne n’attire pas l’attention. Elle est là, fonctionnelle, presque invisible, mais on s’en rend compte aussitôt quand elle manque.

On peut supposer que le mot séduit aussi par sa sonorité : il évoque un diminutif, une chose légère mais précise, presque familière. Il arrive qu’on pense à un nom de créature, à un dérivé de “dragon”, mais il n’y a aucun lien réel. L’origine vient du vieux français dragonne, au sens de “cordon tressé”, qu’on retrouve déjà dans des contextes militaires ou artisanaux, bien avant que le mot n’entre dans la vie courante.

Certaines dragonnes sont en tissu, d’autres en cuir, en nylon, en silicone, parfois même intégrées à des objets connectés. Ce qu’elles ont en commun, c’est cette idée de sécurité minimale, de lien ténu entre la main et l’objet. Rien de rigide, rien d’imposant. Juste ce qu’il faut pour éviter une chute. Le geste est simple : on enfile, on oublie. Et quand l’objet glisse, c’est elle qui retient.

On utilise souvent une dragonne sans y penser. Sur une clé USB qu’on manipule à la hâte, sur une télécommande de console, ou une petite pochette de voyage. Elle n’a pas de valeur esthétique particulière, mais elle crée un contact. Un rappel physique que l’objet tient encore à nous, au sens littéral. Elle est là pour que ça tienne, pas pour briller.

Dans certains milieux, comme la montagne ou le sport, la dragonne devient plus technique. Sur les bâtons de ski, par exemple, elle est essentielle : elle permet de pousser fort sans lâcher, de garder le bâton solidaire du corps sans forcer sur la main. Même chose en randonnée, où elle soulage les poignets sur la durée. Là, la dragonne change de rôle : elle n’est plus juste préventive, elle devient active, partie intégrante du geste.

Il faut aussi noter que le mot s’est un peu effacé dans le langage courant. Beaucoup de gens utilisent des dragonnes sans savoir que ça s’appelle ainsi. “La petite lanière”, “la boucle”, “la sangle”… Le terme exact glisse parfois, se fait oublier. Mais il revient, surtout dans les descriptions techniques ou dans certains domaines précis où chaque mot a son poids.

Certains objets, comme les téléphones ou les appareils photo, ont vu leur design évoluer sans dragonne, au profit de coques ou de fixations différentes. Pourtant, elle revient parfois. Sur les modèles robustes, les versions outdoor, les outils professionnels. Il y a une logique simple : quand l’objet peut tomber, mieux vaut une dragonne que du regret. C’est basique, mais ça fonctionne.

Alors oui, dragonne est un mot discret. Mais c’est justement ce qui le rend attachant. Il désigne un détail, un accessoire qu’on ne remarque que lorsqu’il joue son rôle. Et c’est peut-être ça, sa vraie noblesse : ne pas être là pour se faire voir, mais pour être là quand il faut.