Définition entresol
Citations
Synonymes
Définition
Entresol (Nom commun)
[ɑ̃t.ʁə.sɔl] / Masculin
- (Architecture) Appartement pris sur la hauteur d’un étage.
- (Spécialement) Appartement pratiqué entre le rez-de-chaussée et le premier étage.
Informations complémentaires
Le mot entresol évoque un espace discret, souvent ignoré des plans d’architecte amateurs, mais bien réel dans les bâtiments anciens ou les immeubles bourgeois. C’est ce niveau coincé entre le rez-de-chaussée et le premier étage, ni tout à fait un étage, ni tout à fait un vide. Il intrigue par sa position floue, un peu marginale, presque en retrait. On le découvre souvent par hasard, en montant à peine quelques marches, ou au contraire en redescendant d’un palier trop haut.
Certains diront que l’entresol appartient à une époque. On en voit peu dans les constructions récentes. Il faut chercher du côté des immeubles haussmanniens, des hôtels particuliers ou des maisons de ville transformées en bureaux. L’entresol servait alors à loger le personnel, à ranger les archives, ou même à installer une petite boutique donnant sur la rue. Pas un vrai lieu de vie, mais un entre-deux fonctionnel. Et dans certains cas, il offrait une vue sur le trottoir, un demi-regard sur le monde.
Ce qui frappe, c’est que le mot entresol a gardé une certaine élégance. Peut-être à cause de sa rareté, ou de sa sonorité douce. Il ne choque pas. Il se glisse dans une conversation, dans une description d’intérieur, sans faire de bruit. On peut supposer qu’il évoque un certain type d’habitat, un charme discret, une touche parisienne. Mais il peut aussi être associé à quelque chose de sombre, de bas de plafond, de confiné. Tout dépend de l’imaginaire qu’on y accroche.
Dans les vieux immeubles, l’entresol est parfois le lieu des secrets. Un ancien cabinet, une pièce oubliée, un appartement minuscule où l’on vit en marge. Ce n’est pas le grand confort, non. Mais il y a une forme d’autonomie. L’entresol n’a pas besoin d’ascenseur. Il est accessible, modeste, mais toujours là. Certains choisissent d’y vivre, d’autres n’en veulent pas. Il divise. Il intrigue. Il se cache derrière une porte étroite, souvent sans numéro bien visible.
Architecturalement, l’entresol peut poser problème. Il casse les hauteurs standards, dérange les codes des assurances, complique les normes. Il n’est pas toujours comptabilisé comme un vrai étage. Ce flou administratif lui donne une existence à part. Et pourtant, il existe bel et bien. Il accueille des gens, des choses, parfois des idées. Il est cette marge dans l’espace construit. Pas un grenier, pas une cave, mais un entre-lieu. Ce simple mot dit déjà tout cela.
Il arrive que le mot entresol soit utilisé au figuré. Certains auteurs s’en servent pour évoquer un espace mental, une zone intermédiaire entre deux états. Ni pleinement conscient, ni totalement inconscient. Comme un lieu de transition. Ce n’est pas très courant, mais cela existe. Et l’image fonctionne. Un étage flottant, un seuil flou. Le mot se prête à ces dérives poétiques. Il a cette texture-là.
Ce qui est intéressant aussi, c’est que l’entresol n’est jamais au centre. Toujours à la marge, toujours entre deux. Il n’a pas l’éclat du premier étage, ni la visibilité du rez-de-chaussée. Il s’inscrit dans l’ombre des escaliers, dans le silence des transitions. Mais c’est peut-être là sa force. Il ne s’impose pas, il propose. Une alternative, un recoin, une soupape. On y passe ou on y reste, selon les cas. Il ne juge pas.
Alors oui, l’entresol est un mot à part. Un peu oublié, mais pas mort. Il continue de désigner ces lieux en suspension, ces poches d’air entre deux niveaux. Il fait partie de cette langue architecturale qui parle aussi de société, d’usage, de mémoire. Et même s’il n’a pas le prestige des grands étages, il a sa place. Calme, discret, un peu en retrait. Comme une respiration dans la verticalité.
