Définition fétiche

Informations complémentaires
Il y a dans le mot fétiche quelque chose d’ambigu, un parfum de mystère, d’attachement irrationnel. On l’emploie sans toujours en mesurer la charge historique, culturelle, ou même intime. Un objet fétiche, ce n’est pas juste un grigri qu’on garde dans sa poche : c’est un fragment de croyance, un bout de pouvoir personnel qu’on ne veut pas interroger de trop près. Il suffit qu’il soit là pour que les choses aillent mieux. Peut-être. Ou qu’on le croit.

Le mot vient de loin. De très loin, en vérité. On lui prête des racines portugaises (feitiço, qui renvoie à l’enchantement), passées ensuite dans le vocabulaire colonial pour désigner des objets sacrés ou symboliques dans les cultures africaines. Sauf que ces objets n’étaient pas des "fétiches" au sens occidental du terme : ils étaient porteurs de présence, d’esprit, de protection. On leur attribuait une puissance que l’Occident a souvent réduite à de la superstition. On peut y voir un malentendu historique.

Aujourd’hui, fétiche a glissé. Il s’est sécularisé, presque banalisé. Il désigne à la fois un objet sentimental — celui qu’on garde toujours avec soi sans raison claire — et une obsession plus marquée, parfois même sexuelle. Le glissement n’est pas neutre. Entre le doudou d’enfance et le fétichisme adulte, il y a tout un spectre d’usages, d’ombres et de fantasmes. Le mot les traverse tous, avec une certaine liberté.

Certains diront que tout le monde a un fétiche, même ceux qui s’en défendent. Une habitude, une photo dans le portefeuille, un bijou porté quoi qu’il arrive. Ce n’est pas tant que l’objet agit, c’est qu’il rassure. On peut supposer qu’il cristallise quelque chose : une mémoire, une promesse, un ancrage dans le réel. Il arrive aussi qu’un objet perde son statut de fétiche du jour au lendemain, comme si la magie s’était évaporée sans prévenir.

Dans le langage courant, fétiche est devenu une manière commode de nommer ce qui revient toujours, ce qui rassure ou fascine. Une chanson fétiche, une couleur fétiche, un rituel fétiche du matin. C’est un mot que la publicité adore, que les magazines recyclent sans fin, et qui finit par tout désigner sans trop dire. Mais malgré son usage galvaudé, il conserve une part de mystère. C’est peut-être ce qui le rend encore puissant.

Il faut aussi parler du fétichisme, ce prolongement logique mais plus sulfureux. Dans les discours psychologiques ou sociologiques, il désigne une fixation particulière, un déplacement de désir vers un objet, une matière, un détail. Les pieds, le cuir, les uniformes, les cheveux… autant de formes de fétichisme cataloguées, analysées, parfois pathologisées. Là encore, le mot oscille entre attraction assumée et regard trouble.

Ce va-et-vient entre le sacré, le symbolique, le sentimental et le sexuel fait de fétiche un mot poreux, glissant, presque insaisissable. Il ne désigne jamais tout à fait la même chose, selon les époques, les milieux, les langues. Et pourtant, il reste immédiatement compréhensible. Tout le monde sent ce que ça veut dire, même sans pouvoir le définir précisément. Ce flou est sa force.

Et peut-être est-ce cela, justement, qui fait du mot fétiche un fétiche en soi. On le garde dans notre vocabulaire comme un talisman, un mot qu’on ne range pas vraiment mais qu’on aime retrouver. Il évoque des pouvoirs cachés, des attachements profonds, une part obscure de nous-mêmes. Pas toujours rationnelle, pas toujours avouable. Mais bien réelle.
Cette page rassemble une définition claire du mot fétiche, ses principaux sens en français moderne et, lorsque c’est pertinent, des synonymes, contraires, exemples d’emploi et liens utiles. Le-Dictionnaire.com propose un dictionnaire généraliste, adapté à un usage quotidien : élèves, étudiants, rédacteurs, professionnels ou simples curieux.
Définition Synonymes
Fétiche (Nom commun)
[fe.tiʃ] / Masculin
  • Objet de culte animiste, objet cher aux peuples premiers ou chose qui est chez eux un objet de culte.
  • (Par extension) Amulette à laquelle certaines personnes attribuent une influence capable d’attirer la fortune ou de conjurer le mauvais sort.
  • Tout objet auquel on attribue, avec superstition, la propriété de porter bonheur.
  • (Psychologie) Partie du corps ou objet servant de support d’excitation.
Fétiche (Adjectif)
[fe.tiʃ]
  • Relatif à un objet de culte animiste.
  • Porte-bonheur.
  • Doté d’une charge émotive et paraphilique.
Informations complémentaires
Il y a dans le mot fétiche quelque chose d’ambigu, un parfum de mystère, d’attachement irrationnel. On l’emploie sans toujours en mesurer la charge historique, culturelle, ou même intime. Un objet fétiche, ce n’est pas juste un grigri qu’on garde dans sa poche : c’est un fragment de croyance, un bout de pouvoir personnel qu’on ne veut pas interroger de trop près. Il suffit qu’il soit là pour que les choses aillent mieux. Peut-être. Ou qu’on le croit.

Le mot vient de loin. De très loin, en vérité. On lui prête des racines portugaises (feitiço, qui renvoie à l’enchantement), passées ensuite dans le vocabulaire colonial pour désigner des objets sacrés ou symboliques dans les cultures africaines. Sauf que ces objets n’étaient pas des "fétiches" au sens occidental du terme : ils étaient porteurs de présence, d’esprit, de protection. On leur attribuait une puissance que l’Occident a souvent réduite à de la superstition. On peut y voir un malentendu historique.

Aujourd’hui, fétiche a glissé. Il s’est sécularisé, presque banalisé. Il désigne à la fois un objet sentimental — celui qu’on garde toujours avec soi sans raison claire — et une obsession plus marquée, parfois même sexuelle. Le glissement n’est pas neutre. Entre le doudou d’enfance et le fétichisme adulte, il y a tout un spectre d’usages, d’ombres et de fantasmes. Le mot les traverse tous, avec une certaine liberté.

Certains diront que tout le monde a un fétiche, même ceux qui s’en défendent. Une habitude, une photo dans le portefeuille, un bijou porté quoi qu’il arrive. Ce n’est pas tant que l’objet agit, c’est qu’il rassure. On peut supposer qu’il cristallise quelque chose : une mémoire, une promesse, un ancrage dans le réel. Il arrive aussi qu’un objet perde son statut de fétiche du jour au lendemain, comme si la magie s’était évaporée sans prévenir.

Dans le langage courant, fétiche est devenu une manière commode de nommer ce qui revient toujours, ce qui rassure ou fascine. Une chanson fétiche, une couleur fétiche, un rituel fétiche du matin. C’est un mot que la publicité adore, que les magazines recyclent sans fin, et qui finit par tout désigner sans trop dire. Mais malgré son usage galvaudé, il conserve une part de mystère. C’est peut-être ce qui le rend encore puissant.

Il faut aussi parler du fétichisme, ce prolongement logique mais plus sulfureux. Dans les discours psychologiques ou sociologiques, il désigne une fixation particulière, un déplacement de désir vers un objet, une matière, un détail. Les pieds, le cuir, les uniformes, les cheveux… autant de formes de fétichisme cataloguées, analysées, parfois pathologisées. Là encore, le mot oscille entre attraction assumée et regard trouble.

Ce va-et-vient entre le sacré, le symbolique, le sentimental et le sexuel fait de fétiche un mot poreux, glissant, presque insaisissable. Il ne désigne jamais tout à fait la même chose, selon les époques, les milieux, les langues. Et pourtant, il reste immédiatement compréhensible. Tout le monde sent ce que ça veut dire, même sans pouvoir le définir précisément. Ce flou est sa force.

Et peut-être est-ce cela, justement, qui fait du mot fétiche un fétiche en soi. On le garde dans notre vocabulaire comme un talisman, un mot qu’on ne range pas vraiment mais qu’on aime retrouver. Il évoque des pouvoirs cachés, des attachements profonds, une part obscure de nous-mêmes. Pas toujours rationnelle, pas toujours avouable. Mais bien réelle.
Questions fréquentes
Quelle est la définition du mot « fétiche » ?
La présente page rassemble les principaux sens du mot « fétiche », organisés par nature grammaticale et accompagnés d’indications utiles (prononciation, genre, notes d’usage...).
Comment écrire correctement le mot « fétiche » ?
Le-Dictionnaire.com rappelle l’orthographe correcte de « fétiche ». En cas de variantes ou de pièges fréquents, des précisions sont apportées dans les définitions ou les informations complémentaires.
Le mot « fétiche » est-il masculin ou féminin ?
Lorsque c’est pertinent, le genre grammatical (masculin, féminin, invariable, etc.) est indiqué en haut de la définition, à côté de la prononciation. Cela aide à accorder correctement les mots dans vos phrases.
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