Définition mercantilisme

Citations Synonymes Définition
Mercantilisme (Nom commun)
[mɛʁ.kɑ̃.ti.lism] / Masculin
  • Penchant à rapporter tout à une question de gain et de bénéfice. Ne s’emploie qu’en mauvaise part.
  • (Économie) École économique qui prévaut entre le XVIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle en Europe et prône le développement économique par l’enrichissement des nations grâce au commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de la balance commerciale.
Informations complémentaires

Le mercantilisme est une doctrine économique qui a dominé l’Europe entre le XVIᵉ et le XVIIIᵉ siècle. Fondée sur l’idée que la richesse d’une nation repose principalement sur l’accumulation d’or et d’argent, cette théorie a encouragé les États à maximiser leurs exportations tout en limitant leurs importations. Cette approche a profondément influencé les politiques économiques et commerciales de nombreuses puissances européennes, comme la France, l’Angleterre et l’Espagne.

Le mercantilisme repose sur plusieurs principes clés. Tout d’abord, il prône une intervention active de l’État dans l’économie pour protéger et promouvoir les industries nationales. Cela inclut l’imposition de droits de douane élevés sur les importations et le soutien aux exportations par des subventions. Ce protectionnisme économique visait à renforcer l’autonomie et la puissance économique des nations en réduisant leur dépendance vis-à-vis des pays étrangers.

Un autre pilier du mercantilisme est le contrôle strict des colonies par les métropoles. Les colonies étaient perçues comme des sources de matières premières bon marché et des marchés captifs pour les produits manufacturés. Les lois sur le commerce colonial, comme les "Actes de Navigation" en Angleterre, visaient à empêcher les colonies de commercer librement avec d’autres nations, consolidant ainsi la richesse de la métropole.

Le mercantilisme n’était pas seulement une doctrine économique, mais aussi une stratégie politique. En accumulant des réserves de métaux précieux, les États renforçaient leur pouvoir militaire et diplomatique. Cette quête de richesse a alimenté la rivalité entre les grandes puissances européennes, menant à des guerres économiques et coloniales, ainsi qu’à la compétition pour le contrôle des routes commerciales et des territoires.

Cependant, le mercantilisme a également ses limites. Il a souvent conduit à des tensions sociales et économiques, en particulier dans les colonies où les populations locales étaient exploitées. De plus, les politiques protectionnistes et les monopoles commerciaux ont parfois freiné l’innovation et l’efficacité économique. Au XVIIIᵉ siècle, cette doctrine a été progressivement remise en question par des économistes comme Adam Smith, qui ont introduit les principes du libre-échange et du libéralisme économique.

Malgré son déclin, les idées du mercantilisme ont laissé un héritage durable. Certains aspects de cette doctrine, comme le protectionnisme et l’interventionnisme étatique, continuent d’influencer les politiques économiques modernes. Les débats sur le commerce international, la souveraineté économique et les barrières tarifaires rappellent que les tensions entre libre-échange et protectionnisme, caractéristiques du mercantilisme, restent d’actualité.

En résumé, le mercantilisme a marqué une étape clé dans l’histoire économique mondiale, en jetant les bases des politiques commerciales modernes tout en reflétant les ambitions géopolitiques de son époque. Comprendre cette doctrine permet d’apprécier comment les nations ont cherché à maximiser leur pouvoir et leur richesse, tout en posant des questions sur les limites et les conséquences de ces approches interventionnistes.