Définition naze

Citations Synonymes Définition
Naze (Adjectif)
[naz] / Masculin et féminin identiques
  • (Populaire) Qui ne vaut rien, ne fonctionne pas.
  • (Populaire) Qui n’a aucun intérêt.
  • (Populaire) Fatigué.
  • (Populaire) (Injurieux) Qui n'est bon à rien.
Naze (Nom commun)
[naz] / Masculin et féminin identiques
  • (Populaire) (Injurieux) Individu incapable, méprisable.
Naze (Nom commun)
[naz] / Masculin
  • (Argot) Nez.
Informations complémentaires

Naze, c’est un de ces mots qui a l’air de venir de la rue, mais qui s’est faufilé partout. Court, sec, familier, il claque dans une conversation comme une petite gifle sonore. Et pourtant, il peut tout dire ou presque : quelqu’un de fatigué, une situation pourrie, un objet qui ne marche plus, une ambiance déprimante. On l’utilise parfois sans trop y penser, parce qu’il sonne juste. Un peu comme un soupir.

L’origine du mot n’a rien de très clair, même si certains le rattachent à l’argot ou à l’ancien français. Il aurait pu venir du mot nasal, ou d’un glissement phonétique de nausée, ou encore d’un vieux mot signifiant cassé. Peu importe, peut-on dire. Naze fonctionne sans avoir besoin d’un passeport étymologique. Il vit dans les échanges, pas dans les dictionnaires.

On peut être naze après une mauvaise nuit, ou se sentir naze en sortant d’un rendez-vous raté. Le mot s’adapte. Il n’est pas technique, il n’est pas précis, mais il est efficace. Et dans ce flou, il gagne en puissance. Il ne juge pas, il constate. Il n’y a rien de grandiloquent dans naze. C’est presque un mot de service, toujours prêt à désigner ce qui ne tient pas la route.

Certains diront qu’il est moche. C’est vrai qu’il ne brille pas. Il est court, râpeux, un peu cassé. Mais c’est justement ça qui fait sa force. Il colle bien à tout ce qu’il qualifie. Un film naze, un plan naze, un mec naze. Il y a une forme d’économie dans le mot. Il ne s’embarrasse pas de détails. Il dit que c’est nul, que c’est fatigué, que c’est raté, point.

Dans les années 80-90, naze était partout. Il faisait partie du parler jeune, sans être vraiment vulgaire. Il avait cette capacité étrange à se faire entendre sans choquer. Aujourd’hui encore, il reste dans le paysage, un peu comme un vieux pote qu’on n’a jamais complètement quitté. Il traverse les générations sans trop changer, ce qui est rare pour un mot d’argot.

Ce qui est curieux, c’est qu’il peut aussi devenir tendre, presque affectueux. Quand on dit t’es naze, ça peut être un reproche, mais aussi une manière douce de dire t’as pas l’air en forme. On peut supposer que cette ambiguïté lui a permis de durer. Il ne s’enferme pas dans une seule émotion. Il flotte entre la critique et la complicité.

Dans certaines régions ou sous d’autres formes, on retrouve des cousins de naze : nazebroque, nazillard, des mots cousins ou dérivés, avec toujours cette idée de faiblesse, de médiocrité, de truc qui déraille. Mais naze reste le plus stable, le plus passe-partout. Il a trouvé son équilibre entre le mot cassant et le mot complice.

Et finalement, s’il continue à exister, c’est peut-être parce qu’on a toujours besoin d’un mot simple pour dire que quelque chose cloche. Pas besoin de longues phrases. Pas besoin de dramatiser. Juste un naze bien placé, et tout le monde comprend. C’est bête, mais ça marche.