Définition bosse
Citations
Synonymes
Définition
Bosse (Nom commun)
[bɔs] / Féminin
- Enflure, tumeur sur une région osseuse, causée par un choc ou une contusion.
- Saillie du dos ou de la la poitrine, causée par la déviation de l’épine dorsale ou du sternum.
- Protubérance naturelle qui est au dos de quelques animaux.
- Toute élévation sur une surface.
- (En particulier) (Taille de pierre) Défaut de taille causé lorsque celle-ci est trop grasse consistant par l’apparition d’une zone surélevée par rapport à la surface travaillée.
- (Agronomie) Maladie du froment dite aussi charbon.
- (Anatomie) Éminence arrondie qui se voit à la surface des os plats.
- (Militaire) Bosse à feu ou, simplement, bosse, grande bouteille de verre, qu’on remplissait de poudre, avec plusieurs mèches pendantes et allumées, et qu’on jetait avec une corde, afin que, se brisant dans sa chute, les mèches enflammassent la poudre.
- (Arts) Convexités extérieures servant à l’ornement.
- (Jeu de paume) Endroit de la muraille, du côté de la grille, lequel renvoie la balle dans le dedans.
- (Maçonnerie) Petit bossage laissé dans un parement pour indiquer qu’il n’est pas métré.
- (Maréchalerie) Appendice que l’on place sous le fer destiné à remédier aux défauts d’aplomb ; c’est une variété du crampon.
- (Marine) Bout de corde, qui sert à rejoindre des parties séparées, ou à saisir des cordages et d’autres choses.
- (Métallurgie) Partie des aplatissoires dans une forge.
- (Peinture) Modèle formé d’une figure ou une portion de figure moulée en plâtre.
- (Textile) Paquets de chardons à l’usage du foulon.
- (Vénerie) Première apparence du nouveau bois d’un cerf, qui a mis bas l’ancien.
- (Verrerie) Forme sphérique que le souffleur donne au verre.
- (Zoologie) Maladie des porcs dite aussi soie.
- (Argot) Dans l’argot maritime, partie de plaisir ou de débauche.
- (Phrénologie) Protubérance en certains points du crâne, considérée comme indiquant quelques-unes des facultés fondamentales du cerveau.
- (Mathématiques) (Familier) Partie d’une courbe, qui passe d’une dérivée positive (représentation de croissance), à une dérivée négative (représentation de décroissance), en passant par un maximum.
Informations complémentaires
Le mot bosse appartient à cette catégorie de mots courts qui disent beaucoup avec peu. À l’origine, c’est une élévation, une déformation sur une surface lisse, quelque chose qui dépasse, qui rompt la régularité. Dans le langage courant, on pense d’abord à une bosse sur le corps, après un choc ou une chute. Une trace visible de ce qui s’est passé, un gonflement qu’on touche du bout des doigts, parfois douloureux, parfois presque comique. Ce petit mot porte en lui l’idée du heurt, du relief, de la marque.
On peut supposer que si la bosse fascine, c’est parce qu’elle est toujours le signe de quelque chose. Elle ne vient jamais seule. Elle est le résultat d’un contact brutal, d’un déséquilibre, d’un impact. Et dans ce sens, elle raconte une histoire. Il y a eu un choc, un accident, une bêtise. L’enfant qui revient avec une bosse sur le front n’a pas besoin de parler. Tout est dit. Le mot bosse, c’est aussi la réaction instinctive du corps à la violence. Une montée soudaine sous la peau, un gonflement qui s’installe, puis s’efface.
Il arrive que le mot prenne un tour plus technique. On parle d’une bosse sur la route, d’une bosse sur une carrosserie, d’une bosse sur la mer. Là encore, l’idée reste la même : une irrégularité, une interruption du plan. La bosse fait sortir les choses de leur ligne. Elle oblige à ralentir, à corriger sa trajectoire, à ajuster. Ce n’est pas forcément un obstacle grave, mais c’est une aspérité. Et dans certains cas, elle devient même un défi, comme en ski, où les bosses façonnent les pistes les plus techniques.
Certains usages du mot sont plus symboliques. Quand on dit d’une personne qu’elle a la bosse des maths, on parle d’un don inné, d’une aptitude presque physique. La bosse devient ici une image de l’intelligence spécialisée. Elle désigne une forme de protubérance mentale, une capacité inscrite quelque part dans le cerveau. L’expression est ancienne, mais elle résiste, peut-être parce qu’elle donne un corps au talent. Comme si l’esprit aussi pouvait avoir ses bosses.
Dans le registre du travail manuel, bosser, c’est peiner. Et faire de la bosse, dans certains milieux, signifie littéralement se courber sur l’ouvrage. On retrouve ici la dimension physique du mot. La bosse est à la fois ce que l’effort produit et ce que l’effort provoque. Une bosse dans les reins, une bosse au poignet. Le mot devient alors une empreinte du labeur. Il raconte ce que le travail laisse sur le corps, sans se plaindre, juste en le constatant.
Le mot bosse peut aussi être lié à l’effort mental ou créatif. On parle parfois de s’attaquer à une bosse dans un projet, une zone difficile, un nœud qu’il faut dépasser. Même sans relief réel, le mot conserve son pouvoir d’image. Il désigne toujours un point de tension, une irrégularité à franchir. Il devient métaphore d’un passage obligé, d’un moment qui résiste.
Dans certains métiers, notamment en navigation, une bosse désigne aussi un cordage. Là, le sens est plus technique, plus spécifique, mais le lien reste visible. C’est une ligne tendue, un outil qui permet d’attacher, de tenir, de sécuriser. Même si la définition change, on sent que le mot garde une idée de tension, de forme, d’utilité.
Bosse, au fond, est un mot terre-à-terre, mais chargé. Il dit le corps, le choc, l’effort, le relief. Il n’a rien de sophistiqué, mais il accroche. Il montre ce qui dépasse, ce qui résiste, ce qui marque. Et c’est peut-être pour cela qu’on l’utilise autant, souvent sans y penser. Parce que la vie, elle aussi, a ses bosses. Petites ou grandes, visibles ou intérieures, elles racontent ce qui heurte et ce qui reste.
