Définition braquemart

Le mot braquemart désigne à l’origine une arme blanche courte et large, utilisée principalement entre le Moyen Âge et la Renaissance. Il s’agit d’une sorte de sabre ou de coutelas, à lame droite ou légèrement recourbée, souvent dotée d’un seul tranchant. Moins noble que l’épée, mais plus robuste que la dague, le braquemart servait d’arme de poing à certains soldats ou mercenaires, notamment dans les combats rapprochés où la rapidité de mouvement primait sur la portée.

Son usage était courant dans les armées européennes à une époque où les combats se faisaient autant à pied qu’à cheval. Le braquemart était apprécié pour sa manipulation facile, sa capacité à percer les protections intermédiaires, et son efficacité dans les mêlées. Moins encombrant qu’une rapière ou qu’une épée longue, il pouvait se porter à la ceinture et dégainer rapidement, ce qui en faisait une arme idéale pour les escarmouches et les duels impromptus.

Le terme braquemart aurait des origines germaniques ou néerlandaises, bien que son étymologie exacte reste débattue. Certains y voient une combinaison du mot "braque" (relatif au bras ou au fait de frapper) et de "mart" (évoquant Mars, dieu de la guerre), ce qui renforcerait l’idée d’une arme faite pour le corps à corps. Dans tous les cas, le mot est attesté dans plusieurs textes anciens, où il est parfois utilisé de façon péjorative, pour désigner une arme rustique, voire vulgaire.

Au fil des siècles, l’usage réel du braquemart a disparu, mais le mot a connu une évolution dans le langage populaire. Il a notamment été récupéré dans l’argot pour désigner de manière crue ou comique le sexe masculin. Cet emploi métaphorique, fondé sur la forme et la fonction phallique de l’arme, illustre bien la manière dont certaines armes historiques sont réinterprétées dans le langage familier, souvent à travers une loupe moqueuse ou grivoise.

Cet usage argotique, bien que tombé en désuétude dans le français contemporain courant, peut encore être retrouvé dans certaines chansons, pièces de théâtre ou textes anciens à tonalité populaire ou libertine. Le braquemart devient alors une image un peu outrancière de virilité, un mot à double tranchant, aussi expressif que décalé. Il figure parmi ces termes pittoresques qui appartiennent à la mémoire du français populaire, sans être pour autant vulgaires dans leur structure.

Dans un cadre plus littéraire ou historique, le mot peut aussi être utilisé pour ajouter de la couleur ou du relief à une description, notamment dans les romans historiques, les récits de cape et d’épée, ou les dialogues savoureux. Il évoque alors un monde ancien, brutal, marqué par des affrontements directs, des coups fourrés et une forme de rudesse flamboyante. Le braquemart, en ce sens, est autant un objet qu’un symbole.

En résumé, braquemart est un mot ancien et riche, qui évoque une époque où l’on se battait au corps à corps avec des lames courtes et tranchantes. Il a survécu à travers l’histoire en changeant parfois de sens, glissant du champ de bataille à celui de l’humour ou de l’argot. C’est un mot rare aujourd’hui, mais évocateur, que l’on redécouvre avec plaisir lorsqu’on s’intéresse à la langue, à l’histoire militaire ou à la saveur des mots oubliés.