Définition cour

Citations Synonymes Définition
Cour (Nom commun)
[kuʁ] / Féminin
  • Espace découvert qui dépend d’une maison, d’un hôtel, etc., et qui est entouré de murs ou de bâtiments.
  • (Par métonymie) Les maisons disposant d'une cour étant, par le passé, celles de personnages important ou d'institutions, la cour désigne les assemblées qui s'y réunissent (cour du roi, cour de justice…), les dignitaires et autres personnes qui forment l’entourage habituel d’un souverain, la suite d’un grand seigneur, d’un prince. Se disait aussi des assemblées de vassaux que tenait le roi dans sa résidence.
  • (Figuré) Entourage d’une personne, gens empressés à lui plaire.
  • Le souverain et ses ministres ; le gouvernement d'une monarchie.
  • Respects que l’on rend à une personne, assiduités que l’on a auprès d’elle, en vue de lui plaire, d’obtenir sa bienveillance, etc.
  • Quelqu’un des tribunaux supérieurs.
  • (Droit) Tribunal.
  • (Par métonymie) (Vocabulaire des écoliers) Récréation.
  • (Par métonymie) WC, toilettes.  Référence nécessaire
Informations complémentaires

Attention, cours et cour sont deux mots différents.
On dit : Une cour d'école et un cours de mathématique.
Il y a aussi le verbe courir : Il court très vite ...

Le mot cour fait partie de ces petits mots simples en apparence, mais qui débordent de significations dès qu’on s’y attarde. Dans l’imaginaire collectif, il évoque souvent d’abord un espace extérieur, clos, parfois pavé, parfois nu. La cour d’école, bien sûr, reste l’image la plus universelle. On y a joué, crié, attendu. Elle sent le goudron chauffé au soleil, les craies, les sifflets. Mais une cour n’est pas qu’un décor d’enfance.

Dans une maison, la cour devient plus intime, plus silencieuse. Elle sert d’espace tampon entre le dedans et le dehors. Parfois jardin, parfois simple dalle de béton. Elle accueille les plantes en pots, les chaises pliantes, les confidences en soirée. Dans les immeubles anciens, la cour intérieure est presque un lieu secret, partagé entre locataires mais à peine regardé. On n’y passe pas, on y vit par fragments.

Historiquement, le mot cour prend une tout autre ampleur quand il désigne l’entourage d’un roi ou d’un prince. La cour, alors, n’est plus un lieu physique, mais une institution, un monde à part. On parle de la cour de Louis XIV, de la cour impériale, avec ses jeux de pouvoir, ses intrigues, ses faveurs. L’expression “faire la cour” vient d’ailleurs de là : tenter de séduire, de capter l’attention, en reprenant les codes de ce microcosme.

Il existe encore une autre cour, moins brillante, mais bien plus concrète : celle de justice. La cour d’assises, la cour d’appel, ou même la cour européenne. Dans ce contexte, le mot porte du poids. Il rime avec robes noires, jugements, débats solennels. C’est un lieu de pouvoir aussi, mais avec d’autres règles. On ne s’y pavane pas, on y plaide. Et pourtant, le mot est le même.

Ce qui est fascinant, c’est à quel point cour reste toujours lié à une idée d’espace, qu’il soit réel, symbolique ou institutionnel. Il délimite, il encadre. Il peut être lieu d’échange, de passage ou d’affrontement. Il n’est jamais totalement neutre. La cour peut accueillir ou exclure. Elle peut être fermée ou ouverte, accueillante ou glaciale. C’est un mot qui dessine, dans tous les sens du terme.

On trouve aussi cour dans des expressions figées qui en ont un usage détourné : "tenir cour", "être en cour", "avoir une cour". Là, le mot devient presque une métaphore du prestige ou du pouvoir. Une personne peut être au centre d’une cour, entourée d’admirateurs, ou au contraire en disgrâce, éloignée des faveurs. Ces usages relient encore au monde monarchique, mais leur emploi aujourd’hui est souvent ironique.

Et si l’on revient au sens concret, à la cour de récréation ou à la cour de ferme, il y a dans ce mot une idée de quotidien. Pas forcément spectaculaire, mais profondément humain. Un lieu où les choses se posent, se rencontrent, parfois s’oublient. Là où l’on gare un vélo, là où un chat s’étire au soleil, là où les enfants se défient en chuchotant.

Le mot cour, à force d’être utilisé, passe souvent inaperçu. Pourtant, il résiste. Il reste court, solide, utile. Il traverse les siècles, les contextes, les langues même. Pas besoin de le théoriser pour qu’il vive. Il suffit qu’un enfant entre en courant dans la cour d’une école, qu’un juge entre dans la cour de justice, qu’un amoureux entre dans la cour d’un cœur… et le mot s’impose, discrètement, mais pleinement.