Définition dont
Citations
Synonymes
Définition
Dont (Pronom relatif)
[dɔ̃] / Masculin et féminin identiques invariable
- De qui ; de quoi ; duquel ; de laquelle ; desquels , desquelles.
- (Parfois) Par lequel.
- Incluant.
Informations complémentaires
Le mot dont fait partie de ces petits mots de la langue française qui semblent anodins, presque transparents, tant on les utilise sans y penser. Et pourtant, son rôle est essentiel. Il établit un lien. Il relie une chose à une autre, une partie à un tout, une précision à une généralité. C’est un pont discret, mais indispensable. On pourrait croire qu’il va de soi. Pas toujours, non.
Grammaticalement, dont est un pronom relatif. Il sert à éviter la répétition, à introduire une subordonnée, à fluidifier une phrase. “Le livre dont je t’ai parlé”, “Les gens dont il se méfie”... Ici, dont remplace “de” + un nom ou un pronom. Une économie subtile, mais très française dans l’élégance. Encore faut-il savoir à quoi il se rapporte, ce fameux “dont”. Pas si simple pour un non-francophone.
Il arrive que certains francophones eux-mêmes hésitent. L’usage de dont est parfois confondu avec “que” ou “duquel”. La langue orale, souvent plus souple, remplace sans scrupule “les amis dont je t’ai parlé” par “les amis que je t’ai parlé de”. Moins élégant, plus lourd, mais compréhensible. La grammaire stricte, elle, grimace un peu, mais laisse passer.
On trouve aussi dont dans des formules figées. “C’est un homme dont la réputation n’est plus à faire”, “un secret dont personne ne parle”. Là, le mot agit comme une couture invisible, maintenant ensemble les deux pans de la phrase. Il ne s’impose jamais. Il sert. Il rend possible le déroulé d’une idée sans accrocs. On ne le remarque qu’en son absence.
Certains diront que dont est le reflet d’une langue raffinée, attachée aux nuances. Ce n’est pas un mot spectaculaire. Il ne porte pas de sens fort par lui-même. Mais il permet aux autres mots de respirer, de mieux se placer. C’est un mot de relation, de structure, de lien. On pourrait presque dire de diplomatie syntaxique.
Il faut noter aussi que dont peut exprimer la possession. “Une femme dont le regard fascine” : ici, ce n’est pas qu’un lien grammatical, c’est une appartenance, une caractéristique. La phrase se fait plus dense. Moins descriptive, plus incarnée. Sans “dont”, il faudrait plusieurs mots de plus, et la légèreté se perdrait. Il joue donc aussi un rôle poétique, même sans s’en vanter.
On peut supposer que c’est ce genre de mot qui fait la complexité – et la beauté – du français. Il oblige à réfléchir à la structure. Il contraint à un minimum de précision. Pas au point de figer la langue, mais juste assez pour l’élever. On voit tout de suite, chez celui qui apprend, si le mot dont est compris. C’est un petit test, presque invisible.
Et comme souvent en grammaire, le plus difficile à expliquer, c’est ce qui semble évident. Dont est partout dans les textes bien écrits. Il ne se remarque pas, et c’est justement pour cela qu’il est si précieux. On peut le tordre, parfois l’éviter, mais il revient toujours. Comme s’il savait qu’on aurait besoin de lui.
