Définition excellent

Citations Synonymes Définition
Excellent (Adjectif)
[ɛk.sɛ.lɑ̃], [ek.sɛ.lɑ̃], [ek.se.lɑ̃] / Ou
  • Qui excelle ; qui possède toutes les qualités requises, très bon.
Excellent (Nom commun)
[ɛk.sɛ.lɑ̃], [ek.sɛ.lɑ̃], [ek.se.lɑ̃] / Ou masculin
  • (Par substantivation) Ce qui est excellent.
Informations complémentaires

Le mot excellent a ceci de particulier qu’il semble ne jamais vieillir. On l’emploie depuis des siècles et il garde cette capacité à s’imposer, à désigner ce qui dépasse, ce qui se distingue. On le croise dans les discours académiques, dans les critiques gastronomiques ou dans la bouche d’un adolescent qui sort d’un bon film. Il s’adapte à tout, comme une étoffe qui irait aussi bien à un roi qu’à un collégien.

On pourrait croire qu’excellent est un mot précis, rigoureux, mais non. Il est souvent utilisé de manière large, vague même. Dire que quelque chose est excellent ne signifie pas forcément qu’il soit irréprochable. Cela peut vouloir dire qu’on a simplement aimé, ou que ça nous a surpris. Ce flou est une partie de son charme. On laisse à l’interlocuteur le soin d’en deviner la mesure.

Il arrive que certains le trouvent galvaudé. Trop de restaurants “excellents”, trop de prestations “vraiment excellentes”, au point où le mot perd de sa valeur. C’est vrai. À force d’être employé pour tout et son contraire, il finit par ressembler à une politesse plus qu’à un jugement. Mais quand il est dit avec sincérité, il garde son éclat. On le sent. C’est une question de ton, pas de mot.

Et puis excellent, c’est aussi un mot qu’on donne. Comme une médaille. Il arrive qu’on dise “excellent travail” avec cette intonation professorale, un peu solennelle, qui cherche à marquer l’instant. C’est un mot qui félicite, qui reconnaît. On ne dit pas “excellent” à la légère quand on veut vraiment valoriser quelque chose. Même s’il est souvent galvaudé, il peut encore frapper juste.

On oublie parfois que excellent vient du latin excellens, qui signifie “qui s’élève au-dessus”. Il y a donc cette idée d’élévation, de dépassement. Pas juste un bon niveau, mais un niveau supérieur. Cela explique pourquoi le mot se retrouve aussi souvent dans les institutions, les slogans, les prix ou les palmarès. Il sonne bien. Il évoque l’exception, le mérite, la reconnaissance.

Mais ce qui rend excellent si pratique, c’est sa neutralité. Il peut qualifier un vin, un exposé, une performance sportive, un moment partagé entre amis. Il ne demande ni explication ni preuve. On peut dire que c’était excellent, point. C’est aussi un mot refuge, quand on ne veut pas détailler, mais qu’on veut montrer qu’on approuve. Une façon rapide de transmettre un enthousiasme.

On entend parfois des variantes plus actuelles, plus urbaines : “trop bien”, “énorme”, “dingue”. Ces expressions flirtent avec ce que excellent exprimait, mais avec une énergie différente. Moins noble, plus spontanée. Pourtant, excellent ne disparaît pas. Il est là, en fond. Il a traversé les époques comme un vieux vin dont on n’arrive pas à se lasser.

Il ne s’agit donc pas de savoir si le mot excellent est encore pertinent. Il l’est, mais à condition de ne pas en abuser. C’est un mot de louange, oui, mais il gagne en puissance quand il est rare. Trop de superlatifs tuent la surprise. Alors parfois, mieux vaut le garder sous le coude, pour ces instants où quelque chose mérite vraiment qu’on le dise. Excellent. Rien d’autre.