Informations complémentaires
Le mot huis a ce charme discret des mots anciens qui survivent à travers des expressions figées. Peu de gens l’emploient seul aujourd’hui, et pourtant, tout le monde connaît l’expression à huis clos. C’est là, sans doute, que le mot a trouvé refuge, comme s’il s’était recroquevillé dans cette formule pour ne pas disparaître complètement. Et à force d’être répété sans qu’on y pense, il devient un fantôme du langage courant.
À l’origine, huis signifie simplement porte. Pas la porte au sens figuré, ni la porte grandiose d’un palais, non, la porte concrète, de bois, de fer ou de pierre. Celle que l’on ferme pour être tranquille, ou que l’on ouvre pour accueillir. On pourrait dire que huis était le mot usuel, avant que le mot porte ne prenne le dessus au fil des siècles. Il reste aujourd’hui comme un vestige lexical, un mot rescapé.
Certains diront qu’il est inutile, désuet, dépassé. Pourtant, il suffit d’observer son emploi dans huis clos pour mesurer sa charge symbolique. Il ne désigne plus seulement une fermeture physique, mais une atmosphère. L’idée d’un lieu enfermé, d’un espace coupé du monde extérieur, d’un monde qui se replie sur lui-même. Cela vaut autant pour une pièce que pour une situation, une tension dramatique, une absence d’échappatoire.
On peut supposer que c’est précisément cette nuance qui a séduit Jean-Paul Sartre quand il a choisi Huis clos comme titre pour sa célèbre pièce. Ce n’est pas qu’une question d’espace fermé, c’est un monde bouclé, une confrontation obligée, sans issue. Le mot huis devient alors plus fort que porte. Il condense un silence, une pression, un enfermement presque mental.
Il arrive qu’on croise huis dans d’autres contextes juridiques, comme jugement à huis clos, ou dans certains comptes rendus d’assemblée. Là encore, le mot agit par sa discrétion. Il donne un ton solennel, un peu solidaire du droit ancien, presque sacré. Un jugement à huis clos, c’est un jugement qui se fait entre murs, hors des regards, avec une gravité que la simple porte fermée ne saurait traduire.
Sur le plan étymologique, huis vient du latin ostium, qui désignait également une ouverture, une entrée. L’évolution phonétique a fait son œuvre, et le mot s’est installé dans le vieux français, puis a reculé devant des usages plus modernes. Mais il n’a pas été effacé. C’est peut-être ça, le signe d’un mot fort : il résiste en se cachant là où on l’attend le moins.
Il est intéressant aussi de noter que huis est masculin, ce qui surprend parfois. On a tellement associé le mot porte au féminin qu’on oublie que son ancêtre, lui, portait l’article le. Ce glissement de genre renforce l’impression de distance, d’étrangeté. Comme si huis appartenait à une autre grammaire, un autre monde. Un monde plus rigide, mais aussi plus précis, plus symbolique.
Finalement, huis n’est pas un mot qu’on utilise. C’est un mot qu’on rencontre, toujours dans une formule, toujours dans un contexte un peu grave, un peu cérémoniel. Il est là, en embuscade, prêt à rappeler que la langue n’oublie jamais vraiment ce qu’elle a été. Et que parfois, une simple porte fermée peut porter un millier d’histoires.
Cette page rassemble une définition claire du mot huis,
ses principaux sens en français moderne et, lorsque c’est pertinent, des synonymes,
contraires, exemples d’emploi et liens utiles. Le-Dictionnaire.com propose un
dictionnaire généraliste, adapté à un usage quotidien : élèves, étudiants,
rédacteurs, professionnels ou simples curieux.
Huis (Nom commun)
[ɥi] / Masculin
- (Vieilli) (Littéraire) Porte extérieure d'une maison.
Informations complémentaires
Le mot huis a ce charme discret des mots anciens qui survivent à travers des expressions figées. Peu de gens l’emploient seul aujourd’hui, et pourtant, tout le monde connaît l’expression à huis clos. C’est là, sans doute, que le mot a trouvé refuge, comme s’il s’était recroquevillé dans cette formule pour ne pas disparaître complètement. Et à force d’être répété sans qu’on y pense, il devient un fantôme du langage courant.
À l’origine, huis signifie simplement porte. Pas la porte au sens figuré, ni la porte grandiose d’un palais, non, la porte concrète, de bois, de fer ou de pierre. Celle que l’on ferme pour être tranquille, ou que l’on ouvre pour accueillir. On pourrait dire que huis était le mot usuel, avant que le mot porte ne prenne le dessus au fil des siècles. Il reste aujourd’hui comme un vestige lexical, un mot rescapé.
Certains diront qu’il est inutile, désuet, dépassé. Pourtant, il suffit d’observer son emploi dans huis clos pour mesurer sa charge symbolique. Il ne désigne plus seulement une fermeture physique, mais une atmosphère. L’idée d’un lieu enfermé, d’un espace coupé du monde extérieur, d’un monde qui se replie sur lui-même. Cela vaut autant pour une pièce que pour une situation, une tension dramatique, une absence d’échappatoire.
On peut supposer que c’est précisément cette nuance qui a séduit Jean-Paul Sartre quand il a choisi Huis clos comme titre pour sa célèbre pièce. Ce n’est pas qu’une question d’espace fermé, c’est un monde bouclé, une confrontation obligée, sans issue. Le mot huis devient alors plus fort que porte. Il condense un silence, une pression, un enfermement presque mental.
Il arrive qu’on croise huis dans d’autres contextes juridiques, comme jugement à huis clos, ou dans certains comptes rendus d’assemblée. Là encore, le mot agit par sa discrétion. Il donne un ton solennel, un peu solidaire du droit ancien, presque sacré. Un jugement à huis clos, c’est un jugement qui se fait entre murs, hors des regards, avec une gravité que la simple porte fermée ne saurait traduire.
Sur le plan étymologique, huis vient du latin ostium, qui désignait également une ouverture, une entrée. L’évolution phonétique a fait son œuvre, et le mot s’est installé dans le vieux français, puis a reculé devant des usages plus modernes. Mais il n’a pas été effacé. C’est peut-être ça, le signe d’un mot fort : il résiste en se cachant là où on l’attend le moins.
Il est intéressant aussi de noter que huis est masculin, ce qui surprend parfois. On a tellement associé le mot porte au féminin qu’on oublie que son ancêtre, lui, portait l’article le. Ce glissement de genre renforce l’impression de distance, d’étrangeté. Comme si huis appartenait à une autre grammaire, un autre monde. Un monde plus rigide, mais aussi plus précis, plus symbolique.
Finalement, huis n’est pas un mot qu’on utilise. C’est un mot qu’on rencontre, toujours dans une formule, toujours dans un contexte un peu grave, un peu cérémoniel. Il est là, en embuscade, prêt à rappeler que la langue n’oublie jamais vraiment ce qu’elle a été. Et que parfois, une simple porte fermée peut porter un millier d’histoires.
Questions fréquentes
Quelle est la définition du mot « huis » ?
La présente page rassemble les principaux sens du mot « huis »,
organisés par nature grammaticale et accompagnés d’indications utiles (prononciation, genre, notes d’usage...).
Comment écrire correctement le mot « huis » ?
Le-Dictionnaire.com rappelle l’orthographe correcte de « huis ».
En cas de variantes ou de pièges fréquents, des précisions sont apportées dans les définitions ou les
informations complémentaires.
Le mot « huis » est-il masculin ou féminin ?
Lorsque c’est pertinent, le genre grammatical (masculin, féminin, invariable, etc.) est indiqué en haut de la définition,
à côté de la prononciation. Cela aide à accorder correctement les mots dans vos phrases.