Cette page rassemble une définition claire du mot jobastre,
ses principaux sens en français moderne et, lorsque c’est pertinent, des synonymes,
contraires, exemples d’emploi et liens utiles. Le-Dictionnaire.com propose un
dictionnaire généraliste, adapté à un usage quotidien : élèves, étudiants,
rédacteurs, professionnels ou simples curieux.
Jobastre (Adjectif)
[ʒo.bastʁ] / Masculin
Jobastre (Nom commun)
[ʒo.bastʁ] / Masculin
- Homme jobard, naïf.
- Grossier personnage.
Informations complémentaires
Jobastre est un mot plutôt utilisé dans le sud de la France.
Le mot jobastre appartient à cette famille délicieuse de l’argot français un peu oublié, un peu moqueur, qui fait sourire rien qu’à la sonorité. Il désigne quelqu’un de simplet, un peu fou, pas forcément dangereux, mais assurément à côté de la plaque. Le jobastre n’est pas un criminel, ni même un vrai imbécile : c’est un farfelu, un toqué, un loufoque. On pourrait presque dire un doux dingue. Et dans ce sens, le mot conserve une part d’affection sous sa moquerie. Il y a dans jobastre un jugement, bien sûr, mais pas toujours de la méchanceté.
On peut supposer que le mot vient de l’argot provençal ou méridional – certains le rattachent à jobas, issu du bas latin jobare, signifiant babiller, divaguer, tenir des propos insensés. La sonorité en "-astre", elle, n’est pas neutre : elle ajoute une nuance péjorative, comme dans filouâtre ou bellâtre. Ce suffixe donne au mot un tour un peu ironique, presque affecté. Le jobastre, ce n’est pas le fou furieux, c’est celui qui plane, qui dit des choses bizarres, qui voit des ovnis dans les nuages ou parle aux plantes avec sérieux.
Il arrive qu’on emploie le mot pour désigner quelqu’un d’un peu lent à la détente, ou dont les idées paraissent incongrues, voire absurdes. Mais il ne faut pas confondre jobastre avec débile ou neuneu : le terme est moins agressif, moins catégorique. Il y a souvent une forme d’excentricité dans le jobastre, un goût pour le bizarre ou l’inadapté, qui le rend presque attendrissant. On l’imagine coiffé de travers, le regard dans le vague, tenant des propos sans queue ni tête mais avec conviction.
Certains diront que le mot est passé de mode. C’est vrai qu’on ne l’entend plus guère dans les rues de Paris ou les séries télé modernes. Il a ce parfum des années 50-60, des dialogues à la Audiard, des bistrots où l’on traite quelqu’un de jobastre entre deux pastis. Mais ce n’est pas pour autant qu’il a disparu. Il ressurgit parfois, comme un clin d’œil, dans des romans, des conversations familiales, ou chez des gens qui aiment la langue avec des plis. Le mot amuse, et c’est aussi pour cela qu’il survit.
On le retrouve aussi dans des régions où l’argot local a gardé de la vigueur. Dans le Sud notamment, on peut entendre encore des formules du type : "Ce gars-là, il est complètement jobastre", avec un accent qui roule les “r” et adoucit la moquerie. Là, le mot devient presque tendre. Il désigne celui qui ne fait pas comme tout le monde, qui rêve à l’envers, qui vit sur une autre fréquence. Ce n’est pas une insulte, plutôt un constat amusé.
Il faut noter que jobastre n’est pas souvent employé à la première personne. On ne dira pas “je suis un peu jobastre” sans humour, voire sans autodérision. Le mot garde une distance. Il est presque toujours dans la bouche de l’autre. Mais il est aussi moins violent que d’autres insultes plus directes. C’est un mot de vieux film, un mot de dialogues, pas de clash. Il mord sans déchirer.
On pourrait dire aussi que le jobastre joue, sans le vouloir, un rôle social : celui de celui qui dérange un peu l’ordre établi, non pas par contestation, mais par étrangeté. Il met du grain de sable dans la machine. Il raconte des trucs qui ne tiennent pas debout, mais qui font rire, ou réfléchir, ou fuir. Le jobastre, dans un monde trop lisse, trop efficace, c’est parfois une bulle d’absurde. Une récréation du réel.
En somme, jobastre est un mot rare, mais précieux. Il évoque un personnage qu’on croise tous, un jour ou l’autre : celui qui ne rentre dans aucune case, qui s’exprime à côté, qui dérange doucement ou qui fait marrer. Et si le mot fait sourire, c’est peut-être aussi parce qu’il nous rappelle, quelque part, une part de nous-mêmes. Pas tout à fait net. Pas tout à fait perdu. Juste un peu jobastre.
Questions fréquentes
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