Définition période
Citations
Synonymes
Définition
Période (Nom commun)
[pe.ʁjɔd] / Féminin
- Temps qu’une chose met à accomplir les phases de sa durée.
- Intervalle de temps au bout duquel un phénomène ou un groupe de phénomènes se reproduit dans les mêmes conditions.
- (Astronomie) Révolution d’un astre tournant autour d’un autre.
- (Chimie) Demi-vie.
- (Géologie) Une des subdivisions de l'échelle des temps géologiques.
- (Grammaire) Enchaînement logique et ordonné de propositions dont le sens complet demeure en suspens jusqu’à leur point final.
- Phrase dont l’assemblage des éléments, si variés qu’ils soient, est harmonieux.
- Espace de temps.
- (Mathématiques) Quantité fixe la plus petite qui puisse s’ajouter à la variable sans changer la valeur de la fonction.
- (Médecine) Phase d’une maladie.
- (Physique) Inverse de la fréquence.
Période (Nom commun)
[pe.ʁjɔd] / Masculin
- (Littéraire) (Vieilli) Le point, le degré où une chose, une personne est arrivée.
Informations complémentaires
Le mot période fait partie de ces termes si familiers qu’on finit parfois par oublier leur richesse. Il désigne un laps de temps, bien sûr, mais pas seulement. Il porte en lui une notion de rythme, de cycle, parfois de rupture. Ce n’est pas qu’une tranche chronologique, c’est une séquence qui a une identité propre, une coloration, une cohérence. Dire “cette période”, c’est désigner plus qu’un moment : c’est nommer une ambiance, une intensité, une dynamique particulière.
Dans le langage courant, une période peut être courte ou longue, douce ou difficile. On parle d’une période de crise, d’une belle période, d’une période d’essai ou de transition. C’est un mot qui épouse les émotions. Il arrive qu’on dise : “je traverse une période compliquée”, comme si l’on était plongé dans une traversée intérieure, temporaire mais marquante. L’idée de passage est omniprésente. Une période commence, dure un certain temps, puis s’achève. Pas toujours de façon nette, non. Mais on sent qu’elle évolue.
On utilise aussi le mot période dans des domaines très précis. En histoire, on parle de la période antique, médiévale, moderne. En musique, la période désigne une unité de construction mélodique. En chimie, c’est une ligne du tableau périodique. Et bien sûr, en grammaire, on désigne ainsi une phrase longue et structurée. Le mot est partout, il s’adapte, il structure. Il donne forme au temps, à la pensée, à l’organisation du monde.
Dans la vie quotidienne, certaines périodes reviennent chaque année : la période des fêtes, la période estivale, la période des impôts… On pourrait presque dire que notre calendrier est découpé en périodes rituelles. Chacune avec ses codes, ses attentes, ses plaisirs ou ses contraintes. Ces cycles donnent un rythme à nos existences. Même si on ne les attend pas toujours avec le même enthousiasme, elles ponctuent l’année, comme une respiration collective.
Il arrive aussi qu’on redoute certaines périodes. Celle de l’adolescence, pour les parents. Celle de la ménopause, pour certaines femmes. La période de chômage, pour beaucoup. Le mot période devient alors le réceptacle de l’inconfort, de l’instabilité, de l’inquiétude. Il n’est plus neutre. Il prend du poids, il désigne quelque chose que l’on subit, que l’on espère voir se terminer. Ce n’est pas un détail : cela montre à quel point le mot est chargé d’affects.
Certains diront que période est un mot trop vague. Mais c’est justement cette élasticité qui fait sa force. Il peut désigner un moment de quelques secondes ou de plusieurs siècles. Il peut être personnel, collectif, scientifique, poétique. Il peut s’employer partout, sans jamais sembler déplacé. Il est à la fois technique et émotionnel. C’est rare, pour un mot. Et précieux.
Il n’est pas rare non plus de l’utiliser à l’écrit pour donner du style. “Durant cette période” donne un ton un peu plus soutenu que “à ce moment-là”. On le retrouve dans les journaux, dans les romans, dans les lettres de motivation. Il crée une distance élégante, une forme de recul. On sent que le mot sert aussi à construire un discours, à poser un cadre. Il a ce pouvoir-là, discret mais efficace.
Et parfois, sans qu’on y pense, on dit simplement : “c’est une période”. Rien de plus. Pas besoin d’expliquer. L’interlocuteur comprend. Il y a des mots comme ça, qui contiennent plus que ce qu’ils disent. Période en fait partie. On l’emploie tous. On le traverse. On l’endure, on l’attend, on la regrette. Et puis on passe à une autre.
