Définition goy

Le mot goy est issu de l’hébreu biblique goy, qui signifie à l’origine « nation » ou « peuple ». Dans les textes religieux anciens, ce terme s’appliquait à toutes les nations, y compris parfois au peuple d’Israël lui-même. Mais avec le temps, goy en est venu à désigner spécifiquement une personne non juive dans la tradition juive.

Dans l’usage courant au sein des communautés juives, goy est utilisé pour faire la distinction entre les juifs et les non-juifs, sans nécessairement connotation péjorative. Il s’agit avant tout d’un mot descriptif, lié à une identité religieuse ou culturelle. On peut ainsi dire « c’est un goy » de façon neutre, pour indiquer que quelqu’un ne fait pas partie de la communauté juive.

Le mot goy se retrouve aussi dans les textes rabbiniques et les discussions halakhiques (de loi juive), notamment pour préciser quelles lois s’appliquent ou non à ceux qui ne sont pas juifs. Il existe des prescriptions religieuses spécifiques au peuple juif, qui ne concernent pas les goyim (forme plurielle en hébreu de goy).

Dans la culture yiddish et ashkénaze, goy est souvent utilisé dans le langage quotidien. Il peut parfois être teinté d’humour, d’ironie ou de stéréotypes, selon le contexte et l’intention. Par exemple, on dira qu’un plat est "très goy" pour souligner qu’il ne respecte pas les coutumes culinaires juives, comme les règles de la cacherout.

En français, le mot goy reste relativement rare, mais il est compris dans certains milieux, notamment en lien avec l’histoire, la religion ou la culture juive. Il figure dans les dictionnaires, parfois accompagné d’une mention sur son origine religieuse et son emploi contextuel. Il est souvent utilisé à l’oral plus qu’à l’écrit.

Il est essentiel de rappeler que le mot goy n’est pas une insulte en soi. Mais comme tout mot identitaire, il peut être mal perçu ou mal interprété s’il est utilisé hors de son contexte ou de manière maladroite. L’intention, le ton et la relation entre les personnes jouent un rôle majeur dans la réception du mot.

Dans certains discours antisémites, le mot goy a été détourné ou exagéré pour alimenter des fantasmes ou des théories conspirationnistes. Il est donc important de ne pas projeter sur ce mot des intentions qu’il ne porte pas par essence, et de le replacer dans son cadre culturel, historique et religieux légitime.

À l’inverse, certains juifs utilisent le mot goy de manière affectueuse, voire humoristique, pour parler de leurs amis, conjoints ou collègues non juifs. Le mot devient alors un clin d’œil identitaire, sans jugement, mais avec la conscience d’une différence culturelle assumée.

En résumé, le mot goy désigne une personne qui n’est pas juive, dans un usage issu de la tradition hébraïque. Il peut être neutre, amical ou maladroit selon les situations. Comme tout mot lié à l’identité, il demande nuance, contexte et respect pour être utilisé avec justesse.