Définition islamo-gauchisme



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Citations Synonymes Définition
Islamo-gauchisme (Nom commun)
[i.sla.mo.ɡo.ʃism] / Masculin
  • Terme politique désignant l’alliance idéologique ou la complaisance entre une partie de la gauche radicale et l’islamisme, au nom de la lutte contre l’Occident, le capitalisme ou les institutions.
Informations complémentaires

Le terme islamo-gauchisme n’est pas né d’un effet de mode ni d’un simple goût pour la provocation. Il s’est progressivement imposé dans le débat public pour désigner une convergence idéologique perçue entre certains courants de la gauche radicale et des mouvances islamistes. Ce rapprochement reposerait, selon ses promoteurs, sur un rejet commun de l’Occident, du libéralisme, des institutions républicaines ou encore des forces de l’ordre. Si le mot heurte par sa charge polémique, c’est aussi parce qu’il renvoie à une réalité jugée dérangeante par une partie de la sphère intellectuelle.

L’usage de ce terme suscite de fortes réticences, notamment au sein de l’intelligentsia progressiste, non nécessairement parce qu’il serait infondé, mais parce qu’il met en lumière certaines tensions idéologiques internes. En refusant de nommer certaines dérives, on évite souvent de les affronter. Pourtant, depuis plusieurs années, de nombreux signaux d’alerte sont documentés : ambiguïtés, renoncements, tolérances à l’égard de discours contraires aux principes universalistes, souvent justifiés au nom d’un antiracisme sans nuance.

Le rejet du mot islamo-gauchisme s’accompagne fréquemment d’une stratégie discursive visant à le disqualifier : on le présente comme un fantasme ou une construction politique instrumentalisée. Pourtant, de nombreux exemples concrets attestent de rapprochements ou de formes de complaisance idéologique, qu’il serait réducteur de balayer d’un revers de main. Il ne s’agit pas là d’un simple débat d’opinions, mais bien de faits observables, parfois revendiqués.

Certains médias ou institutions refusent d’employer le terme, au motif qu’il manquerait de rigueur scientifique ou serait connoté politiquement. Cette prudence, bien que compréhensible dans certaines approches académiques, est souvent perçue comme une forme de déni. La crainte de nourrir les thèses de l’extrême droite peut, dans certains cas, conduire à une paralysie du débat intellectuel et à l’occultation de réalités pourtant préoccupantes.

Le mécanisme est classique : détourner la discussion en accusant ceux qui la soulèvent d’intolérance ou d’arrière-pensées idéologiques. Le champ lexical change, les polémiques s’enchaînent, mais le fond demeure. Sous couvert de concepts tels que l’intersectionnalité ou les approches décoloniales, certains discours en viennent à justifier des proximités idéologiques que la tradition républicaine française peine à admettre.

Il convient toutefois de rappeler que ce terme ne vise ni les musulmans en tant que croyants, ni l’islam en tant que religion. Il désigne un phénomène politique : la convergence, réelle ou supposée, entre une partie du militantisme de gauche et certaines formes d’islamisme. Minimiser cette distinction revient à brouiller le débat et à empêcher l’identification de dynamiques problématiques.

Les milieux universitaires ont également été concernés par cette question. Des controverses ont éclaté autour de travaux ou de prises de position jugées trop indulgentes vis-à-vis de postures islamistes, dans un cadre anticolonial ou intersectionnel. Si la liberté académique demeure essentielle, elle n’exclut pas la responsabilité intellectuelle.

Il serait inexact de prétendre que l’ensemble de la gauche est concerné par ce phénomène. Le terme s’applique à une frange militante, influente dans certains cercles culturels, médiatiques ou universitaires, dont les positions peuvent entrer en contradiction avec les principes universalistes de la République. Ce décalage nourrit une forme de malaise dans le débat public et alimente parfois un climat de défiance.

Refuser d’interroger le phénomène qualifié d’islamo-gauchisme, c’est risquer de laisser prospérer les ambiguïtés qu’il recouvre. Ce mot, imparfait sans doute, a cependant le mérite de désigner une réalité qui mérite examen. Le débat ne devrait pas porter sur la légitimité du mot lui-même, mais sur ce qu’il révèle. À l’heure où les fractures idéologiques se creusent, ne pas nommer les tensions revient à y renoncer.