Définition parier
Citations
Conjugaison
Synonymes
Définition
Parier (Verbe)
[pa.ʁje] / Transitif 1er groupe
- Mettre une somme dans un pari.
- (Par extension) Soutenir une chose sans aucune intention de gageure.
- (Jeu) Gager que celui des joueurs qu’on désigne gagnera la partie.
- Engager une somme au jeu et spécialement aux courses, dans l’espérance d’un gain.
Informations complémentaires
Le verbe parier signifie engager quelque chose (généralement de l’argent) sur la réalisation ou non d’un événement futur, dont l’issue est incertaine. C’est un acte de projection, de risque, mais aussi de confiance ou d’intuition. Parier, c’est affirmer qu’on a raison sur ce qui n’est pas encore arrivé, et accepter d’en subir les conséquences, qu’elles soient positives (gain) ou négatives (perte). Ce mot, courant dans le langage quotidien, traverse aussi les sphères du jeu, du sport, de l’économie et du langage figuré.
Dans son usage classique, parier renvoie au monde des jeux d’argent, comme les paris hippiques, sportifs, ou les jeux en ligne. On mise une somme sur un cheval, une équipe, un score, dans l’espoir de doubler sa mise, voire plus. Ce type de pari est encadré légalement dans de nombreux pays, tant pour protéger les joueurs que pour réguler les flux financiers associés. Parier devient alors un acte économique et stratégique, où la chance et la connaissance du terrain jouent un rôle.
Mais parier ne se limite pas à l’argent. On peut parier une faveur, un gage, une parole donnée, un repas ou même son honneur. Le pari devient alors un enjeu social ou affectif, une manière de provoquer, de tester, de défier. Il anime les discussions amicales ou les rivalités ludiques, en apportant un soupçon de risque dans des situations anodines. Il peut aussi servir à piquer la curiosité ou à pousser l’autre à s’engager dans une action.
Dans le langage figuré, parier prend une tournure métaphorique : on "parie sur l’avenir", on "parie sur quelqu’un", on "parie sur un projet". Il ne s’agit plus d’un jeu, mais d’un choix stratégique ou affectif, fondé sur l’anticipation. Cela exprime souvent une forme d’optimisme ou de confiance, une manière de dire qu’on mise sur une réussite possible, sans certitude, mais avec conviction. Parier devient alors synonyme d’investir, de croire, d’espérer.
Le mot parier peut aussi s’employer dans des tournures affirmatives très courantes : "je te parie que...", "tu veux parier ?", "je parierais qu’il va pleuvoir". Dans ces cas, le pari est souvent implicite ou fictif : on ne s’attend pas toujours à ce qu’il y ait une vraie mise. Il s’agit surtout d’une formule pour renforcer une affirmation, pour exprimer une forte probabilité ou une intuition tenace. Le mot devient ici un outil rhétorique, plus qu’un engagement réel.
Historiquement, le verbe parier vient du latin parium dare, qui signifie « donner un gage ». Cette origine souligne bien le caractère d’échange et de défi qui est au cœur du mot. Il existe depuis longtemps dans la langue française et a conservé son sens central tout en élargissant ses usages. Il partage d’ailleurs des liens étroits avec d’autres mots comme "mise", "enjeu", "hasard", ou encore "jouer", avec lesquels il forme une famille sémantique autour de l’incertitude et de l’engagement.
En résumé, parier, c’est affirmer dans l’incertitude, s’engager sur ce qu’on ne contrôle pas entièrement. Que ce soit dans le jeu, dans la vie ou dans la parole, parier implique toujours une prise de risque, mais aussi une projection, un espoir, voire une forme de foi. C’est un mot qui traduit l’audace, l’instinct, mais aussi le désir de provoquer le réel, de le deviner avant qu’il n’arrive. Un petit mot qui, derrière sa légèreté apparente, dit beaucoup de notre rapport au futur.
