Cette page rassemble une définition claire du mot islamophobie,
ses principaux sens en français moderne et, lorsque c’est pertinent, des synonymes,
contraires, exemples d’emploi et liens utiles. Le-Dictionnaire.com propose un
dictionnaire généraliste, adapté à un usage quotidien : élèves, étudiants,
rédacteurs, professionnels ou simples curieux.
Islamophobie (Nom commun)
[is.la.mɔ.fɔ.bi] / Féminin
- Attitude ou opinion marquée par une aversion envers l’islam ou ceux qui s’y rattachent.
Informations complémentaires
Le mot islamophobie est devenu un point de tension à lui seul, un mot qui ne décrit plus seulement une réalité mais cristallise les débats. Certains l’emploient pour désigner la haine ou la peur de l’islam et des musulmans, d’autres pour dénoncer un concept flou, instrumentalisé ou mal défini. Ce simple mot contient une détonation, presque toujours. Ce n’est pas seulement un terme descriptif, c’est un révélateur. Et dans cette polarisation, on perd souvent le sens premier, s’il y en a encore un.
On peut supposer que l’usage moderne du mot islamophobie s’est imposé à mesure que les sociétés occidentales voyaient grandir en leur sein une visibilité musulmane perçue comme nouvelle. Dans certains contextes, ce mot désigne des actes violents, des discriminations concrètes, des attaques ciblées contre des personnes musulmanes ou perçues comme telles. Dans d’autres, il est utilisé de manière plus large, parfois confuse, pour qualifier une critique de la religion elle-même. Cette ambiguïté sémantique rend tout dialogue compliqué, surtout dans les espaces médiatiques saturés.
Il arrive que des intellectuels refusent catégoriquement d’utiliser le mot islamophobie, y voyant une tentative de disqualifier toute critique de l’islam comme doctrine. À leurs yeux, c’est une arme rhétorique, pas une catégorie analytique. D'autres, au contraire, y voient un mot nécessaire, qui permet de nommer une forme spécifique de rejet, souvent nourrie par l’ignorance ou par la peur. Ce décalage est vertigineux. On ne parle pas seulement de définitions ici, mais d’idéologie, de fracture sociale, parfois même de géopolitique.
Certains diront que l’islamophobie est le nouveau racisme acceptable, celui qui s’exprime à visage découvert dans les médias ou au comptoir d’un café. D’autres rétorqueront que ce mot est utilisé pour étouffer les libertés d’expression, pour imposer une forme de censure morale. Cette opposition est trop binaire pour être honnête, mais elle montre à quel point le mot ne peut plus être neutre. Il clive, il mobilise, il inquiète. C’est presque devenu un marqueur de camp plus qu’un outil de description.
La construction même du mot pose question. Phobie désigne habituellement une peur irrationnelle, souvent individuelle, relevant du registre psychologique. Appliquée à l’islam, elle change de registre. On est dans le politique, dans le social, parfois dans le religieux. Il y a un glissement. Certains préféreraient parler de haine antimusulmane, plus précise selon eux. Mais islamophobie est resté, sans doute parce qu’il porte en lui une charge émotionnelle immédiate. Il déclenche, il n’explique pas toujours, mais il déclenche.
Dans plusieurs pays, le mot islamophobie a été institutionnalisé. Il figure dans des rapports officiels, dans des campagnes de sensibilisation, dans des lois parfois. Dans d’autres, il reste controversé, soupçonné de brouiller les lignes entre critique et haine. Il est rare qu’un terme mette à ce point en tension les principes de laïcité, de liberté de conscience, de protection des minorités et de liberté d’expression. Et cette tension n’est pas qu’intellectuelle, elle se vit dans les rues, les écoles, les transports.
Il faut reconnaître aussi que certains discours utilisent le mot islamophobie de façon stratégique, pour disqualifier toute opposition ou pour camoufler des discours réactionnaires sous une revendication de dignité. Le mot devient alors écran, outil, outil d’intimidation parfois. Mais ce glissement ne doit pas faire oublier qu’il existe, de manière bien concrète, des violences, des exclusions, des humiliations dont sont victimes des musulmans ou supposés tels. Cela complique encore la donne, car on navigue sans cesse entre excès d’usage et nécessité de nommer.
Islamophobie est un mot qui agit, qui gêne, qui soulève. Il ne se laisse pas apprivoiser facilement. Son pouvoir ne vient pas seulement de ce qu’il désigne, mais du malaise qu’il expose. Un mot qui dérange les certitudes, interroge les valeurs, appuie là où les sociétés vacillent. Et peut-être, justement, parce qu’il est instable, il dit quelque chose d’essentiel sur notre époque. Non pas une vérité, mais un point de fracture.
Questions fréquentes
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La présente page rassemble les principaux sens du mot « islamophobie »,
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Le-Dictionnaire.com rappelle l’orthographe correcte de « islamophobie ».
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Le mot « islamophobie » est-il masculin ou féminin ?
Lorsque c’est pertinent, le genre grammatical (masculin, féminin, invariable, etc.) est indiqué en haut de la définition,
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