Définition coolie
Citations
Synonymes
Définition
Coolie (Nom commun)
[ku.li] / Masculin et féminin identiques
- Main-d’œuvre salariée après l’abolition de l’esclavage, venue principalement de l’Inde, de Chine et d’Afrique.
- Sorte d’ouvrier ou de domestique dans certains pays d’Orient.
Informations complémentaires
Le mot coolie désigne, à l’origine, un travailleur manuel non qualifié employé dans des conditions souvent très dures, principalement en Asie et dans les colonies européennes aux XIXᵉ et XXᵉ siècles. Aujourd’hui, ce terme est perçu comme offensant et péjoratif dans de nombreux contextes, en raison de son lien avec l’exploitation, le racisme et les hiérarchies coloniales.
Le mot coolie viendrait probablement du mot tamoul kuli, qui signifie salaire ou paiement, ou du mot hindi qulī, qui désigne un ouvrier. Il a été adopté par les puissances coloniales pour qualifier une main-d'œuvre asiatique utilisée dans des plantations, des mines, des ports ou des chantiers, notamment en Inde, en Chine, en Afrique, dans les Caraïbes ou en Amérique latine.
Au XIXᵉ siècle, après l'abolition de l'esclavage, les grandes puissances coloniales ont eu recours à des travailleurs sous contrat venus d'Asie, souvent appelés coolies. Bien que présentés comme des employés sous contrat, leurs conditions de vie et de travail étaient parfois proches de celles des anciens esclaves, marquées par l'endettement, la violence et l'absence de droits réels.
Les coolies indiens ont été envoyés massivement vers les colonies britanniques, comme les Antilles, l’Afrique du Sud ou les îles Fidji. Les coolies chinois, quant à eux, ont été exploités dans des chantiers de chemin de fer en Amérique du Nord ou dans les mines d’Amérique du Sud. Ces mouvements de population ont laissé une trace profonde dans l’histoire et la démographie de plusieurs régions.
Dans la culture populaire occidentale du début du XXᵉ siècle, le mot coolie était utilisé de manière stéréotypée pour désigner un porteur ou un domestique asiatique, souvent représenté de manière caricaturale. Cette image a renforcé des visions racistes et paternalistes, encore présentes dans certaines œuvres anciennes ou expressions aujourd’hui dépassées.
À partir de la seconde moitié du XXᵉ siècle, l’usage du mot coolie a commencé à reculer, notamment sous la pression des communautés concernées, qui dénonçaient la charge historique et raciste du terme. Il est désormais évité dans les discours publics, remplacé par des termes plus précis et respectueux comme « ouvrier », « travailleur migrant » ou « porteur ».
Dans certaines régions, cependant, le mot a été revendiqué et réapproprié à des fins identitaires. En Inde, à l’île Maurice ou au Guyana, des descendants de coolies ont mis en lumière leur histoire dans des récits, des œuvres d’art ou des revendications sociales, afin de sortir de l’effacement et redonner dignité à leurs ancêtres.
L’histoire des coolies est aujourd’hui étudiée avec sérieux dans les milieux académiques. Elle permet de mieux comprendre les migrations forcées, les systèmes de domination post-esclavagistes, et les fondements économiques du monde colonial. C’est aussi un point de départ pour réfléchir à la manière dont certains mots peuvent porter en eux une mémoire douloureuse.
En résumé, le mot coolie renvoie à une réalité historique complexe et souvent tragique. Longtemps utilisé pour désigner des travailleurs asiatiques exploités dans les colonies, il est aujourd’hui chargé de connotations négatives liées au racisme et à l’exploitation. Mieux vaut l’aborder avec prudence, conscience du contexte et respect des histoires qu’il évoque.
