Définition gauche
Citations
Synonymes
Définition
Gauche (Adjectif)
[ɡoʃ] / Masculin et féminin identiques
- Qui se trouve du côté de son cœur (en supposant que son cœur est du même côté que pour la majorité des êtres humains), ou encore du côté opposé à celui de la main qui sert à écrire chez la majorité (dans le cas où on parle de soi, car on utilise cet adjectif en adoptant le point de vue de la personne dont on parle).
- (Architecture) Qualifie la partie d’un bâtiment où l’on distingue deux parties, dont l’une répond au côté droit de l’homme, adossé à la façade du bâtiment, et l’autre au côté gauche.
- (Militaire) Qualifie la partie d’une armée, d’une troupe qui se trouve du côté gauche dans le sens de la marche vers l’ennemi.
- Qualifie la rive d’une rivière du côté gauche de celui qui en descendrait le cours.
- Partie, de l’extrémité d’un objet qui répond au côté gauche du spectateur placé en face.
- (Figuré) Qui est gêné, contraint, sans grâce.
- Qui est maladroit.
- Qui est de travers, mal fait, mal formé ou qui a cessé d’être rectiligne.
- (Minéralogie) Qualifie aussi certaines formes cristallines dissymétriques et non superposables.
- (Mécanique) Qualifie une surface qui n’est pas plane, comme par exemple une tôle pliée ou une face bombée.
Gauche (Nom commun)
[ɡoʃ] / Féminin
- Tout ce qui est à gauche de quelque chose ou quelqu’un. (Par ellipse) Main gauche.
- Le côté gauche.
- (Militaire) La partie gauche d’un bataillon, d’une armée.
Gauche (Nom commun)
[ɡoʃ] / Masculin
- (Boxe) Coup porté avec le bras gauche.
- (Métallurgie) Pièce qui subit une torsion.
Informations complémentaires
Le mot gauche a traversé les siècles, les régimes et les registres, avec une malléabilité déconcertante. Il évoque autant une main qu’un camp politique, un sens de direction qu’un tempérament ou une posture. On le prononce dans les débats houleux, les commentaires de vestiaire, les récits de famille. Et toujours, il embarque avec lui un mélange de perception culturelle, d’histoire collective et de jugement implicite. C’est peut-être ce qui rend son usage si chargé, parfois flou, parfois tranchant, jamais tout à fait neutre.
Dans son acception politique, gauche désigne d’abord une position relative sur l’échiquier idéologique : progressiste, égalitariste, contestataire des structures établies. On a parfois tendance à simplifier cette famille, mais la réalité est bien plus complexe. La gauche n’est pas un bloc homogène, elle oscille entre pensée marxiste, sociale-démocratie, écologie radicale ou encore libertarianisme selon les pays, les époques, les contextes. Ce que certains appellent “la vraie gauche” varie selon celui qui parle. Une question de perspective, souvent d’appartenance, parfois d’orgueil.
On pourrait croire que ce clivage gauche-droite est un produit franco-français, figé depuis la Révolution. Mais non. La notion de gauche existe sous des formes comparables dans une grande partie du monde occidental, même si ses contours varient largement. En Amérique latine, elle s’imbibe d’anti-impérialisme. En Europe du Nord, elle porte la défense de l’État social. En Afrique, certains partis dits de gauche mélangent souveraineté économique et rhétorique identitaire. Le mot voyage, et pourtant, il garde une ossature. L’idée qu’il faut corriger les déséquilibres, par l’action politique ou la solidarité.
Il arrive pourtant que ce mot déroute ou s’use. À force de mutations, d’alliances opportunistes ou de renoncements programmatiques, la gauche perd parfois de sa clarté. Certains diront qu’elle a trahi les classes populaires. D’autres qu’elle n’a pas su évoluer avec les réalités nouvelles. On lui reproche tantôt de s’embourgeoiser, tantôt de rester figée dans une nostalgie révolutionnaire. Tout cela, finalement, en dit plus long sur les attentes que sur le mot lui-même.
Gauche est aussi un mot du corps. Dans le langage commun, il évoque la maladresse, l’inconfort, l’asymétrie. Être gauche, ce n’est pas juste être maladroit de la main, c’est l’être dans le monde. C’est trébucher sur le geste, rater le bon tempo, hésiter là où d’autres enchaînent. Curieusement, cette connotation négative traverse bien des langues. On peut supposer que cela vient d’une histoire ancienne, où la main droite était associée à l’ordre et à la droiture. La gauche, elle, restait suspecte, minoritaire, à surveiller.
Quand un mot touche à ce point les nerfs d’une société, c’est qu’il porte plus que ce qu’il dit. Dans certains pays, se dire de gauche reste un geste courageux. Ailleurs, cela semble presque convenu, voire ringard. Il faut écouter les voix autour, regarder les symboles, sentir les fractures. Être de gauche ne veut pas dire la même chose dans une capitale cosmopolite, dans une ville moyenne, ou dans un village déserté par l’industrie. Le mot est le même, mais le poids n’est pas identique.
On sent aussi que ce terme est poreux. Il absorbe les luttes nouvelles, les espoirs confus, les mots d’ordre d’aujourd’hui. Il peut se faire progressiste, mais aussi moraliste, radical, ou épuisé. Il lui arrive de se replier sur lui-même, comme un vieux drapeau qu’on n’ose plus déplier. Et pourtant il revient. Il suffit d’une crise, d’un choc, d’un appel. Il suffit qu’on parle à nouveau de justice, de partage, de commun.
Gauche n’est pas un mot qu’on enferme dans une définition fixe. Il vit, il fluctue, il résiste aux typologies trop propres. Il dérange, et parfois déçoit. Mais il demeure, comme une idée en filigrane. Une idée d’équité, de transformation, ou tout simplement d’alternative. Ceux qui s’en réclament n’en donnent pas toujours la même image. Mais le mot continue, bancal parfois, tenace souvent, à circuler dans les conversations et les consciences.
Mots associés
caviar, communisme, direction, droit, droite, extrême, idéologie, islamo-gauchisme, main, orientation, pied, PS, sens, socialisme
caviar, communisme, direction, droit, droite, extrême, idéologie, islamo-gauchisme, main, orientation, pied, PS, sens, socialisme
